certaines entreprises belges se retirent du test

certaines entreprises belges se retirent du test
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La semaine de quatre jours deviendra bientôt une réalité pour une poignée d’entreprises belges. En décembre 2023, le Bureau fédéral du Plan a lancé un premier appel à candidatures à destination des entreprises souhaitant tester ce système, sous la forme d’une expérimentation pilote. L’idée était de constituer un panel assez large afin d’objectiver l’intérêt d’un tel régime de travail. Pour le personnel des entreprises bénévoles, il s’agit de travailler moins de jours, sans perte de salaire, et avec des horaires de travail réduits.

Début février, 13 entreprises avaient manifesté leur intérêt pour la semaine de quatre jours. La phase préparatoire, censée durer deux à trois mois avant le test proprement dit, devait débuter début mars. « Mais pour le moment, les choses sont un peu compliquées. Nous avons effectivement de nouvelles organisations qui continuent d’émerger. Nous sommes donc dans une sorte d’entre-deux. D’autant plus qu’il y a aussi un certain nombre d’entreprises qui se sont retirées du processus, alors qu’elles étaient partantes au départ», nous apprend le Bureau du Plan. Si le nombre d’organisations intéressées par la démarche reste plus ou moins stable, la composition du groupe a sensiblement changé. Elle comprendrait désormais davantage d’organisations bruxelloises ou wallonnes, certaines entreprises flamandes s’étant retirées. Les domaines d’activité ont également évolué. « Les premiers candidats étaient assez éclectiques. Mais aujourd’hui, c’est le secteur associatif et le secteur des services qui semblent les plus représentés.»

« Il faudrait rester autour d’une dizaine de participants »

Ce désengagement des entreprises, bien que sensible à cette démarche, s’explique notamment par la relative lourdeur du système. La phase de préparation est déjà assez sérieuse. Pour l’employeur, il s’agit de définir les modalités d’application de la semaine de quatre jours, mais aussi d’informer le personnel et la clientèle de ce changement. Afin d’assurer cette réduction du temps de travail, plusieurs aspects juridiques doivent également être pris en considération. “Vu les démarches à entreprendre, certains employeurs ont réalisé qu’ils n’étaient pas encore prêts à passer à la semaine de quatre jours.”

Le nombre définitif de candidats devrait être finalisé vers la mi-avril. Les premiers tests concrets de la semaine de quatre jours débuteront début mai. « Il faudrait rester à une dizaine de participants, même si cela pourrait baisser. Ceci dit, au vu des expériences menées dans d’autres pays européens, cela n’a rien d’anormal. Au Portugal par exemple, 30 à 40 % des entreprises intéressées se sont finalement retirées du processus.»


« La réduction du temps de travail reste une tendance historique »

Si les entreprises belges reviennent sur cette expérience pilote, est-ce vraiment surprenant ? En réalité, pas vraiment, selon l’analyse de François Pichault, professeur de gestion des ressources humaines à HEC (ULiège). « La question du financement d’une telle opération est centrale. En Belgique, les entreprises sont encadrées par toute une série de règles, notamment en matière d’indexation automatique des salaires. Les coûts salariaux ont augmenté de 20 % en très peu de temps, ce qui peut expliquer l’attitude des organisations. Certaines entreprises, qui auraient aimé s’y lancer, se demandent sans doute s’il est vraiment raisonnable de franchir le pas dans ce contexte.» Notre interlocuteur cite encore l’argument d’une économie belge assez dépendante de l’étranger. « Dans certaines entreprises, nous devons parfois rendre des comptes à des actionnaires situés hors de nos frontières. On peut donc très bien dire, au niveau belge, qu’il serait intéressant d’introduire une semaine de quatre jours. Mais lorsqu’il s’agit d’informer l’actionnaire américain ou japonais, cela devient un peu plus compliqué… Certaines entreprises peuvent donc se retirer de leur intention initiale. “

Pour les secteurs souhaitant expérimenter la semaine de quatre jours, il n’y aurait pas de grandes surprises. « La réduction du temps de travail est une tendance historique liée au progrès technologique. » Autrement dit, c’est grâce au soutien technologique que les heures de travail ont diminué au fil des années. “Et si aujourd’hui nous voulons lancer une nouvelle réduction du temps de travail, c’est grâce à la digitalisation de l’économie.” Il est donc tout à fait logique que les secteurs qui peuvent aujourd’hui profiter de ces avancées – à savoir le secteur tertiaire et les services – expérimentent cette possibilité.

Le secteur associatif serait également particulièrement sujet aux problèmes de stress et d’épuisement professionnel. « Dans le cadre de leur travail, les collaborateurs sont confrontés à de nombreux problèmes sociaux, exigeants sur leur vie privée. La semaine de quatre jours pourrait donc être une manière de répondre à cette exposition aux risques psychosociaux.»

 
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