le parquet demande un procès après le drame de la rue d’Aubagne en 2018

le parquet demande un procès après le drame de la rue d’Aubagne en 2018
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Le parquet demande que le drame de la rue d’Aubagne, en 2018 à Marseille, fasse l’objet d’un procès.

Deux personnes physiques et deux personnes morales sont impliquées dans cette affaire.

Le réquisitoire du vice-procureur Michel Sastre s’avère très sévère à l’égard des acteurs impliqués.

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Immeubles effondrés rue d’Aubagne à Marseille, un an après

Par un réquisitoire sévère, le parquet a demandé que le drame de la rue d’Aubagne – ayant causé la mort de huit personnes dans l’effondrement de deux immeubles insalubres au cœur de Marseille en 2018 – fasse l’objet d’un procès. « Drame de routine »réparations “produits de beauté”Volonté de “préservez votre argent”Des mots très durs ont été utilisés pour décrire les faits.

Dans son réquisitoire, dont l’AFP a pu prendre connaissance ce samedi, le vice-procureur Michel Sastre demande le non-lieu des quatre personnes mises en examen devant le tribunal correctionnel de Marseille, pour homicide involontaire et blessures involontaires. Le magistrat a toutefois abandonné l’accusation de mise en danger d’autrui. Un élément important puisque cette proposition risque d’exclure une bonne partie des quelque 70 parties civiles actuellement inscrites au dossier.

Des négligences répétées ?

“Si les réquisitions devaient être suivies (par les trois juges d’instruction chargés de ce dossier), une audience préalable au procès pourrait avoir lieu au printemps, avec une éventuelle ouverture du procès cet automne”indique le procureur de la République de Marseille, Nicolas Bessone.

Dans cette affaire, quatre personnes pourraient être jugées. L’occasion de revenir en détail sur un drame qui a mis en lumière l’ampleur du problème de l’insalubrité des logements à Marseille. Deux individus sont d’abord visés : le premier est Julien Ruas, adjoint au maire chargé de la prévention et de la gestion des risques, lorsque la ville était encore dirigée par Jean-Claude Gaudin (LR). La deuxième personne est l’architecte Richard Carta, désigné comme expert par le tribunal administratif de Marseille. C’est lui qui a inspecté l’immeuble du 65 rue d’Aubagne, où résidaient les huit victimes, le 18 octobre 2018, soit à peine trois semaines avant le drame. Cette visite, désormais jugée bâclée, s’est effectuée en une heure, sans interroger les habitants.

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Deux personnes morales sont également visées. Il s’agit de Marseille Habitat, l’entreprise d’économie mixte de la ville de Marseille et propriétaire du 63 rue d’Aubagne. Cet immeuble vide, mais totalement vétuste, s’était effondré en même temps que le numéro 65. Enfin, il y a le cabinet Liautard, le syndic de copropriété chargé de la gestion du numéro 65.

Si, dans son réquisitoire, Michel Sastre concède que “Personne ne pouvait prédire un effondrement” des deux bâtiments, le magistrat considère que“il a été acquis”lors de l’intervention de M. Carta, que ces effondrements étaient “inévitable”. « Le processus de désintégration avait commencé et rien ne pouvait l’arrêter », et ce depuis 2017, conclut le magistrat. Mais M. Carta n’a pas « n’a pas rempli les obligations minimales de diligence d’un expert, (…) parce que c’était le soir et qu’il était pressé.

Quant à M. Ruas, il a démontré au cours de l’enquête que « toute notion de proactivité, de responsabilité et d’initiative par rapport à ses missions lui étaient totalement étrangères », souligne l’acte d’accusation du parquet. Stigmatiser le “manque de curiosité” de certains experts, tandis que“au moins neuf expertises juridiques” ont été menées sur les deux immeubles effondrés, entre 2005 et 2018, Michel Sastre se montre également sévère envers les deux personnes morales en question.

Lorsque l’entreprise Liautard entreprit des travaux à 65 ans, « les cosmétiques à moindre coût ont été privilégiés »note le magistrat, qui « déduit que l’argent était le motif qui a retenu le syndic dans cet immeuble ». En même temps, dénonçant « un phénomène inquiétant d’addiction au risque » à Marseille Habitat, l’acte d’accusation souligne qu’il y a eu «sans conteste un refus délibéré» de cette entreprise d’économie mixte « entreprendre des travaux coûteux pour préserver des vies ». Ceci afin de « donner la priorité à la préservation des fonds ».


TD avec l’AFP

 
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