les syndicats de fonctionnaires claquent la porte du ministère

les syndicats de fonctionnaires claquent la porte du ministère
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Par Louise Darbon

Publié
il y a 5 heures,

Mise à jour il y a 3 heures

Stanislas Guerini, ministre de la Transformation et de la Fonction publique.
STÉPHANE DE SAKUTIN / AFP

Invités à une réunion consacrée à la question de l’évolution des rémunérations, les représentants syndicaux ont quitté la table sans même entamer les négociations.

L’échange fut bref. Ce jeudi après-midi, sept des huit organisations syndicales de la fonction publique étaient attendues au ministère de la Transformation et de la Fonction publique, pour une réunion avec les équipes du ministre chargées de présenter un « diagnostic d’évolution des rémunérations ». Une réunion qui s’est terminée court, les représentants syndicaux ayant quitté les lieux avant même le début des discussions, signe du fort mécontentement qui agite la fonction publique.

Est notamment en cause un document envoyé en début de semaine aux syndicats qui évalue l’évolution des rémunérations des fonctionnaires au cours des dix dernières années. Les chiffres avancés par le ministère tendent à montrer une augmentation du pouvoir d’achat des agents publics “de 20,8 à 34,2% selon la pente avec le seul effet des mesures salariales”, contre une inflation d’environ 20 %. Des données statistiques qui n’ont pas convaincu les représentants syndicaux. “Le document choisit un critère qui repose plus sur l’augmentation de la masse salariale que sur la rémunération et voudrait donc laisser croire que la rémunération a augmenté”s’agace Mylène Jacquot, secrétaire générale de la Fonction publique CFDT.

Des négociations compliquées

« Ce n’est pas forcément une volonté de nous provoquer, elle admet. Mais on le reçoit comme ». “Nous ne sommes pas très loin de la déclaration de guerre”renchérit Stanislas Gaudon, président de la fédération des services publics du CCFE-CGC, qui estime que “il n’était pas approprié de nous envoyer ce document dans un tel contexte”. Il faut dire que la grogne sociale grandit dans la fonction publique – une journée de mobilisation générale, la première depuis cinq ans, ayant été décrétée pour le mardi 19 mars. Car si les fonctionnaires ont obtenu deux augmentations successives du point d’indice en 2022 et 2023 , l’année 2024 sera « une année blanche » concernant les augmentations de salaire. Une situation inacceptable à leurs yeux, compte tenu du niveau d’inflation encore élevé.

Du côté du ministère, on regrette que les syndicats aient refusé la discussion. « Nous avons discuté tout au long de l’automne pour mettre en place une méthode de négociation annuelle, basée sur le modèle NAO dans le secteur privé. Cela doit se faire en trois étapes, en commençant par un diagnostic partagé, ce qui nécessite de pouvoir négocier, même sur les composantes mêmes du diagnostic. », précise le ministère de la Fonction publique. Rue de Grenelle, on retrouve donc “regrettable que nous n’ayons pas pu en discuter” ce jeudi.

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Pour les syndicats, si le principe d’instaurer des négociations annuelles et pluriannuelles sur les salaires plaît, il est difficile d’accepter l’absence d’augmentations salariales pour 2024. Car même si les négociations avaient lieu cette année, elles ne porteraient que sur les augmentations pour 2025. « Il y a beaucoup d’insatisfaction et de colère parmi les fonctionnaires »prévient Stanislas Gaudon de la CFE-CGC.

Une ambiance plutôt électrique qui augure de négociations compliquées pour le ministère de la Transformation et de la Fonction publique en pleine préparation d’un projet de loi de réforme prévu pour l’après-été. Et que l’absence de Stanislas Guerini ce jeudi à la réunion n’a pas vraiment apaisé. “Il n’était ni ici aujourd’hui ni lors de la réunion sur les Jeux Olympiques”regrette Mylène Jacquot qui voit « un manque de considération à l’égard des représentants des agents publics qui n’est que le reflet d’un manque de considération à l’égard des agents publics eux-mêmes ».

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