« Organiser un concert de rock aujourd’hui, c’est presque de l’activisme »

SSi le festival Bordeaux Rock fête ses 20 ans du 14 au 17 mars, la Soirée Rock en ville fête ses 18 ans.eédition. Lors de son lancement en 2007, ce parcours reliant bars et salles non subventionnés du centre-ville avait pour objectif de renouer avec un réseau qui est à la base des carrières de groupes renommés (Noir Désir, Gamine…). « Et cette année, nous accueillons 16 groupes dans sept lieux alternatifs,…

SSi le festival Bordeaux Rock fête ses 20 ans du 14 au 17 mars, la Soirée Rock en ville fête ses 18 ans.e édition. Lors de son lancement en 2007, ce parcours reliant bars et salles non subventionnés du centre-ville avait pour objectif de renouer avec un réseau qui est à la base des carrières de groupes renommés (Noir Désir, Gamine…). “Et cette année nous accueillons 16 groupes dans sept lieux alternatifs, mais nous avions suffisamment d’artistes et de publics pour nous rendre dans dix lieux différents”, estime Loïk Lamilhau, responsable de production de ce dossier.

Ce qui manque pour cela, ce sont les lieux, justement. Sans remonter aux années 1980 et 1990, où Bordeaux regorgeait de bars rock, Aymeric Monségur, programmateur de Bordeaux Rock, constate que le centre-ville « n’a plus de salles de concert comme l’Hérétique, le Son’Art ou le Saint-Par exemple. , il y a quinze ans, qui pouvait accueillir des groupes dans des conditions professionnelles. Les normes de sécurité et les contraintes d’insonorisation sont nettement plus élevées en 2024. « Nous avons d’abord renoncé à aller aux Copains parce qu’ils devaient fortement limiter les décibels. Ce n’est pas compatible avec un concert punk ou garage », explique Loïk Lamilhau.

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Covid et cigarettes

“Il y a eu un effet Covid : depuis plus d’un an les gens ont perdu l’habitude qu’il y ait du bruit en ville, et maintenant ils se plaignent dès qu’il y a du monde dans les bars”, analyse Jérémie Ramirez, qui a ouvert RedCat en juin. . Situé dans les locaux de l’ancien Cancan, c’est la nouvelle adresse rock de la ville cette année, avec une cave entièrement équipée pouvant accueillir une soixantaine de personnes.

“Ceux qui veulent nous empêcher d’organiser des concerts ne comprennent pas que si c’est le cas, les fêtes d’appartement vont se multiplier et que la situation va devenir incontrôlable”

Aymeric Monségur cite également l’interdiction de fumer dans les lieux publics : « Les gens sortent. Le son du concert est diffusé dans la rue, en plus de celui des conversations. » Pour Emmanuel Cier, autre membre de Bordeaux Rock, « ​​animer un concert aujourd’hui, c’est presque du militantisme. Il faut gérer les plaintes des voisins, disposer de matériel de sonorisation, monter une balance l’après-midi, nourrir les musiciens. Il est logique que de nombreux bars préfèrent accueillir des DJ sets ou des soirées Comedy Club.»

Un statut ?

C’est ce que propose le Grizzly Pub, ainsi que des soirées drag queen, dans la petite cave qu’il a aménagée place de la Victoire. « La situation a changé. Les jeunes n’écoutent plus de rock», observe le gérant Cyrille Jaber. Qui maintient encore quatre ou cinq concerts par an : « Un concert, c’est un vrai partage d’émotions. Cela vous fait oublier les problèmes que vous rencontrez dans votre vie quotidienne. C’est irremplaçable. » « Ceux qui veulent nous empêcher d’accueillir des groupes ne comprennent pas que si c’est le cas, les fêtes d’appartements vont se multiplier, et que la situation va devenir incontrôlable », appuie Jérémie Ramirez.


Cyrille Jaber dans la cave du Grizzly Pub : « Un concert de rock, c’est un véritable partage d’émotions. C’est irremplaçable. »

Ch.L.

A Bordeaux Rock, nous plaidons donc pour un statut des bars accueillant des artistes amateurs, qui n’existera pas en 2024. « Et il faut des aides publiques pour leur permettre de répondre aux normes. Ces lieux aident les musiciens à se lancer depuis des décennies. »

 
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