Fibre optique : désormais disponible pour les foyers sur demande
Dix ans après le lancement du plus grand projet numérique de France, 83% des Français ont déjà accès à la fibre optique. Cependant, le ralentissement des déploiements chez les principaux opérateurs remet en cause la réalisation des objectifs fixés. Pour contrer cette tendance, Orange et l’État ont signé le 12 mars 2024 à Dunkerque un accord visant à intensifier le déploiement de la fibreen particulier dans les zones moyennement denses et les périphéries urbaines. Orange s’engage à rendre plus d’un million de locaux supplémentaires raccordables d’ici fin 2025, une initiative saluée comme un renouveau de l’effort national pour l’accès au très haut débit.
Au cœur de cet accord, une nouveauté majeure : le système de connexion à la demande (RAD). Désormais, tout Français qui en fera la demande pourra se connecter à la fibre dans un délai de six mois. Cette mesure vise à démocratiser l’accès à une connexion internet de qualité, notamment dans les régions jusqu’ici délaissées par le déploiement. La secrétaire d’État chargée du Numérique, Marina Ferrari, a salué cet accord pour « donner la priorité à l’intérêt général ».
Un accord qui convient aux deux parties
Orange a été sanctionné par l’Arcep pour ses retards dans les zones moins denses d’une amende de 26 millions d’euros. L’entreprise affiche donc sa volonté de tenir ses engagements. La menace de nouvelles sanctions apparaît comme un gage de sérieux dans la mise en œuvre de cet accord. Parallèlement, l’État espère éviter les écueils procéduraux qui pourraient entraver l’objectif d’une France entièrement connectée en fibre d’ici 2025. Cet accord intervient après plus de neuf mois de négociations ! L’objectif est de reprendre le déploiement des infrastructures dans ces zones, appelées AMII. Le niveau de couverture devrait atteindre 98,5% dans ces zones.
Malgré l’optimisme officiel, cet accord ne fait pas l’unanimité. Les concurrents d’Orange comme SFR, Bouygues Telecom et Free, expriment leur frustration face à ce qu’ils perçoivent comme un avantage injuste accordé à l’opérateur historique. Par ailleurs, l’Arcep émet des réserves sur l’ampleur et la durée des engagements pris. Les communautés, pour leur part, restent prudemment optimistes. Les communes en retard bénéficieront d’un coup de pouce significatif : 140 000 nouvelles lignes fibre seront installées d’ici 2024.
