Ce dimanche, Hervé Pinto a été interpellé et conduit au palais de justice de Fort-de-France. Il est actuellement placé en détention provisoire au centre pénitentiaire de Ducos.
Clarisse Taron, la procureure de la République, est revenu aujourd’hui, lors d’une conférence de presse, sur les motivations de la situation pénale de l’intéressé. Elle a d’abord rappelé qu’il faisait l’objet de deux procédures judiciaires distinctes : la première pour menaces avec un nunchaku en compagnie d’une autre personne, ainsi que pour actes d’intimidation contre des gendarmes ; un deuxième, pour des faits d’intimidation, de détention d’arme (une bombe lacrymogène), ainsi que d’enregistrement et de diffusion des propos d’une agente d’accueil des médias à son insu.
Violations des contrôles judiciaires
Deux fois, Hervé Pinto a été placé sous contrôle judiciaire conformément aux réquisitions du parquet. Mais la justice lui reproche de ne pas avoir respecté à plusieurs reprises certaines des obligations liées à son contrôle judiciaire, dont celle de ne pas se rendre au lotissement La Pagerie, dans le quartier Clouette, à Trois-Îlets.
C’est dans ce contexte qu’il a été arrêté. Le juge des libertés et de la détention (JLD) a décidé de lever son contrôle judiciaire, avec placement en détention provisoire.
Hervé Pinto devait initialement comparaître libre le 19 juin pour les deux affaires dans lesquelles il est poursuivi. Son incarcération impose à la justice de le juger dans un délai maximum de deux mois. Une nouvelle audience sera programmée.
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Son avocat peut, pendant ce temps, faire appel des deux ordonnances de détention provisoire et formuler des demandes de libération. Clarisse Taronsans prédire l’issue, regrette qu’Hervé Pinto n’ait pas pris la main tendue du parquet.
Le choix du contrôle judiciaire a été fait parce que, dans un conflit comme celui-ci, très enraciné, chercher la voie du calme me paraissait plus intelligent. Il était accusé de délits graves mais pas non plus de nature pénale. C’était une sorte de harcèlement qui ne s’arrêtait pas. A deux reprises, le parquet avait choisi une présentation, lui donnant un avertissement et qu’il serait jugé le 19 juin. J’avais espéré qu’il nous écouterait et que les choses se calmeraient d’elles-mêmes. Nous avons été patients, nous lui avons donné beaucoup de chances, je pense qu’il y a eu une main tendue du parquet qu’il n’a pas saisie. Il y a eu plusieurs violations flagrantes du contrôle judiciaire les unes après les autres
9 personnes interpellées pour violences à Fort-de-France
L’autre point évoqué ce lundi après-midi est lié aux violences survenues à Fort-de-France en marge de l’arrestation d’Hervé Pinto. Outre le bus et la voiture incendiés, un gendarme a été agressé dans son véhicule et un policier de la Brigade anticriminalité (BAC) a été blessé au bras.
Un distributeur du Crédit Mutuel a été incendié, ainsi que divers mobiliers urbains (poubelles, pneus…) bloquant notamment le boulevard du Général de Gaulle.
Huit personnes, munies d’armes (projectiles) ont été arrêtées au Mac Donald à Dillon, pour avoir bloqué l’accès avec des panneaux transversaux et des blocs de béton. Une autre personne a été arrêtée en centre-ville pour avoir participé avec une arme (projectile) à un attroupement violent.
Les gardes à vue se poursuivent.
Après la priorité, ce dimanche, donnée au maintien de l’ordre et à la sécurisation des Foyalais, une enquête a été ouverte afin d’identifier les auteurs des dégâts et troubles provoqués hier soir. La police utilisera des vidéos diffusées, des caméras de surveillance et interrogera des témoins.
Cette violence est relativement inquiétante. On voit que cette affaire mobilise d’autres personnes que les partisans habituels d’Hervé Pinto. Nous avons affaire à des gens cagoulés, plus jeunes, plus violents. On observe une certaine reprise, que nous analysons davantage comme prétexte à une émeute. On n’a pas eu de telles violences depuis juillet 2023, la situation s’est relativement apaisée
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