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Le groupe Gifi, basé à Villeneuve-sur-Lot dans le Lot-et-Garonne, a vécu ces derniers mois une révolution informatique interne, qui a bien failli tourner à la catastrophe. La marque créée par Philippe Ginestet négocie le soutien des banques sous l’égide du ministère de l’Économie.
« Du jour au lendemain, nous n’avons plus d’outils de gestion. » Ces derniers mois n’ont pas été de tout repos pour les salariés du groupe Gifi, dont le siège et une partie des entrepôts sont basés à Villeneuve-sur-Lot – la commune des bords du Lot compte près de 800 salariés. La raison ? Un basculement informatique, un changement de logiciel de gestion qui a créé une situation de chaos aussi bien dans les bureaux du siège villeneuvois que dans les 600 magasins de l’enseigne. Un « bug » qui a mis à mal le chiffre d’affaires et donc les finances du groupe dirigé par Philippe Ginestet, demandant aux banques de renégocier sa dette.
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L’information a été révélée par nos confrères du Monde, indiquant qu’une réunion autour du groupe Gifi a été organisée lundi 26 février avec les créanciers, sous l’égide du comité interministériel de restructuration industrielle, rattaché à Bercy.
Ouverture prochaine de 16 nouveaux magasins à Paris et petite couronne
Flashback, à l’été 2023. Tout le monde fait fureur à la direction informatique du groupe Gifi. Tous les systèmes d’information sont « fusionnés » dans un nouveau logiciel « ERP », entendu par ce « progiciel de gestion intégré ». Logiciel de gestion destiné à automatiser notamment les approvisionnements de la marque. « Le basculement a été catastrophique » révèle Didier Pitelet, porte-parole du groupe Gifi. Des achats aux magasins, les outils sont rares. Un « écran noir » qui a des conséquences directes sur l’approvisionnement des rayons. « Ils ont été pénalisés pendant plusieurs semaines. Nous n’étions pas loin d’une gestion manuelle», poursuit le porte-parole. Des magasins en manque d’articles, des rayons parfois vides, et mécaniquement une baisse de chiffre d’affaires pour tous les magasins.
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Un « incident industriel » qui a failli coûter cher au groupe créé par Philippe Ginestet. Le quotidien du soir rappelle qu’une situation similaire avait été vécue par le géant de l’électroménager Boulanger, il y a une dizaine d’années. Cette entreprise a failli mourir en restant plusieurs mois sans pouvoir livrer. « Aujourd’hui, la situation est rétablie, nous avons récupéré ces outils de gestion » précise Didier Pitelet. Dans les comptes de l’année 2023 publiés, l’enseigne lot-et-garonnaise avance un chiffre d’affaires annuel de 1,3 milliard d’euros. La réunion autour des partenaires financiers sous l’égide de Bercy – une partie de la dette de Gifi avait été garantie par l’Etat pendant la crise du Covid-19 – devrait permettre de « passer ce pic ponctuel » assure le porte-parole. Une situation due également au retard « des compagnies d’assurance à verser les indemnisations pour la crise sanitaire ».
« Philippe Ginestet est optimiste pour la suite » affirme Didier Pitelet. « De chaque crise, nous faisons tout notre possible pour sortir plus forts. Nous en avons profité pour revoir notre gestion des prix et nous allons avoir une politique tarifaire ambitieuse. Gifi abordera donc les prochains mois avec un « nouveau plan stratégique » pour consolider sa croissance. Le groupe villeneuvois compte sur « l’impulsion des seize nouveaux magasins à Paris et en petite couronne », issus du rachat en mars 2023 par Gifi des enseignes de bricolage Bricolex. Après la tempête, l’horizon semble s’éclaircir pour l’homme d’affaires villeneuvois, les 600 points de vente et les 6 800 salariés.
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