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Accusé d’avoir déployé un système d’enregistrement dans une agence parisienne pour exclure les travailleurs noirs de certaines missions, le géant mondial du travail temporaire a été jugé ce jeudi devant le tribunal judiciaire de Paris, plus de vingt ans après les faits. L’audience reprendra en janvier.
Il a fallu attendre plus de vingt ans et une procédure interminable, marquée par une ordonnance de non-lieu prononcée par un juge d’instruction en 2017 puis invalidée par la chambre de l’instruction, pour qu’un procès s’ouvre enfin contre la société Adecco. Poursuivie pour discrimination à l’embauche et inscription raciale, la branche française du géant mondial du travail temporaire a comparu ce jeudi 28 septembre devant le tribunal correctionnel de Paris, en compagnie de deux anciens directeurs d’une agence de recrutement située dans le quartier Montparnasse. Selon les parties civiles, dont les associations SOS Racisme et Maison des Potes, cette catégorisation a permis d’exclure de certaines missions environ 500 intérimaires noirs, à la demande de certains employeurs – qui, eux, ne sont pas convoqués. en cour. procès.
C’est dans cette agence de la capitale spécialisée dans l’hôtellerie et la restauration que Gérald Roffat effectuait un stage fin 2000, lorsqu’il décide de dénoncer des actes de discrimination dans une lettre adressée à l’association SOS Racisme, qui a porté plainte en février. 2001. « Au début de mon stage, j’ai reçu des instructions [relatives au traitement informatique des nouvelles candidatures, ndlr] d’un autre stagiaire. Lorsque la personne arrivée se présentait bien, je devais écrire PR1, puis PR2 si elle se présentait un peu moins bien. Quand c’était une personne de couleur, noire pour