Le Vlaams Belang ne présentera pas de listes en Wallonie pour ne pas faire de l’ombre à Chez Nous – .

Le Vlaams Belang ne présentera pas de listes en Wallonie pour ne pas faire de l’ombre à Chez Nous – .
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Chez nous, une formation d’extrême droite créée il y a deux ans, ne subira pas la concurrence électorale du Vlaams Belang (VB). Lors des dernières élections, en 2019, le VB avait aligné des listes dans toutes les circonscriptions wallonnes pour la Chambre. Les troupes de Tom Van Grieken, le président de Belang, ne se livreront pas au même exercice en 2024.

Un accord de principe a été validé avec les représentants de Chez nous : pas de listes VB en Wallonie et, en échange, Chez nous ne présentera pas de candidats dans la circonscription bruxelloise. Cette information est confirmée à Le gratuit par le président du petit parti, Jérôme Munier.

En 2019, le Vlaams Belang a tout de même recueilli 18 000 voix. Ce résultat n’était pas un raz de marée. Mais c’était quand même significatif dans la mesure où le VB est un parti flamant rose qui n’a pas vocation à faire campagne côté wallon.

Les résultats wallons du Vlaams Belang en 2019

Pour Chez nous, composé notamment d’anciens membres du Parti populaire de Mischaël Modrikamen et d’anciens membres des Listes Destexhe, ce geste de Belang est aussi symbolique : l’extrême droite flamande maintient sa confiance dans la formation francophone dont il a créé avait parrainé le 27 octobre 2021. Le président du Rassemblement national français (RN), Jordan Bardella, était également présent au lancement de la nouvelle formation politique.

De nombreux parrainages

En tant que spécialiste de l’extrême droite, le politologue Benjamin Biard (Crisp) avait entendu parler du deal électoral entre le VB et Chez nous. Comment l’analyse-t-il ? ” Chez nous bénéficie du parrainage du Rassemblement national et du Vlaams Belang, mais aussi du PVV (Partij voor de Vrijheid) par Geert Wilders aux Pays-Bas. Démocrates suédois (un parti nationaliste et populiste, NDLR) soutenez également Chez nous. Cette proximité est liée notamment au réseau créé par Jérôme Munier lorsqu’il était directeur du Parti populaire de Mischael Modrikamen. Il y a aussi un lien idéologique, très clairement. Chez nous s’inscrit dans la foulée de ces formations dans son rapport à l’immigration, l’islam, la sécurité, etc.

Selon Benjamin Biard (Crisp), il y a une demande électorale pour une extrême droite francophone

Si l’absence de listes VB en Wallonie en 2024 aidera Chez nous à percer, on se demande ce que l’extrême droite flamande gagne dans cet accord. Pourquoi ce « cadeau » ? “Pour le Belang, il sera plus facile de composer politiquement avec des gens qui partagent sa ligne qu’avec des gens dont il combat l’idéologiedécode Benjamin Biard. A Bruxelles, le VB a la volonté de percer davantage mais je ne suis pas sûr que cet accord avec Chez nous, qui ne présentera pas de liste dans la capitale, soit déterminant pour lui.

Clairement d’extrême droite

Au fait, peut-on vraiment considérer que Chez nous est d’extrême droite ? Pour le politologue Crisp, c’est bien le cas. “Chez nous tombe clairement dans la catégorie extrême droite. Ce parti communique en permanence sur les questions migratoires. Elle développe une vision extrêmement inégale du monde, qui est l’une des premières caractéristiques de l’extrême droite. La question sécuritaire est également au cœur de son projet, avec une confusion souvent faite entre immigration et insécurité. C’est un grand classique du discours d’extrême droite. Jean-Marie Le Pen, déjà à l’époque, parlait des « trois i » : immigration, islam, insécurité. Chez nous entretient une relation populiste avec l’establishment politique et se présente comme un anti-système pour défier les élites. Tout comme le PTB.

Benjamin Biard, politologue (Crisp) ©DR
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Chez nous entretient une relation populiste avec l’establishment politique et se présente comme un anti-système pour défier les élites. Tout comme le PTB.“

Cependant, Chez nous n’est pas l’héritier direct des différentes versions du Front national belge. “On retrouve surtout d’anciens membres du Parti populaire de Modrikamen. Le parti est composé de jeunes qui n’ont pas forcément de liens avec l’ancien Front National. Il n’y a pas vraiment de continuité. Sur le site de Chez nous, on retrouve cependant les différents logos du Front national. Chez nous ne veut pas spécialement y être assimilé mais veut empêcher un parti de récupérer la marque Front National.

Logos FN présents sur le site Chez nous ©DR

Un assouplissement du « cordon sanitaire » médiatique ?

Quel est le potentiel électoral de Chez nous ? L’extrême droite peine à percer en Wallonie. Benjamin Biard est cependant affirmatif : Le terrain électoral est prêt. Il y a une revendication pour un parti comme Chez nous, en lien avec la critique du fonctionnement de la démocratie actuelle. Chez nous prend position sur ce sujet, tout comme le PTB. Parmi nous semble d’ailleurs un prétendant plus crédible que les autres partis d’extrême droite du sud du pays. Le cordon sanitaire médiatique est un facteur limitant mais il pourrait changer à l’avenir. Je pense notamment au fait que la RTBF a donné la parole à Jérôme Munier, dans le cadre d’un reportage au JT de 19h30 lundi, sur sa participation au meeting du Vlaams Belang à Bruxelles.

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Le terrain électoral est prêt. Il y a une revendication pour un parti comme Chez nous, en lien avec la critique du fonctionnement de la démocratie actuelle.”

 
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