torturé à mort par ses compagnons du soir à Sèvres – .

torturé à mort par ses compagnons du soir à Sèvres – .
torturé à mort par ses compagnons du soir à Sèvres – .

Aspergé d’eau bouillante, de coups de pied, de poing, de poêle ou de pelle à poussière, le malheureux avait vécu l’enfer avant de succomber. Pendant au moins quatre heures, à huis clos dans un appartement de Sèvres, cet homme avait été agressé par deux personnes, dont l’extrême violence laisse perplexe.

Des actes que le juge d’instruction chargé des investigations dans cette sombre affaire datant de 2018 qualifie d’actes de torture et de barbarie. Pour ces exactions qui ont entraîné la mort de la victime, les deux auteurs présumés encourent la réclusion à perpétuité, alors que leur procès s’ouvre ce lundi 27 février, devant la cour d’assises des Hauts-de-Seine.

Le premier des deux prévenus, Mamadou S., 44 ans, ne souffre pas de troubles psychiatriques qui auraient – sinon aboli, du moins altéré – son discernement, selon un expert. Son humeur est néanmoins changeante, au gré d’épisodes d’une bipolarité que l’intéressé ne reconnaît pas. Juste cet homme « égocentrique, têtu, ponctuellement sensible » et donc « impulsif » par moments, toujours selon l’expert, se considère-t-il comme « hyperactif ».

Alcool et drogues

Arrivé en du Sénégal avec ses parents, à l’âge de 5 ans, cet homme a grandi à Sèvres, a commencé à travailler à l’adolescence, a eu deux enfants mais ne s’est jamais vraiment stabilisé professionnellement.

Il aurait occupé divers emplois, dans la sécurité par exemple, et vivait depuis plusieurs mois dans un appartement en sous-location au huitième étage d’un grand immeuble. L’alcool et les joints emplissaient son quotidien morose et, le soir, il invitait régulièrement des connaissances, plus ou moins proches, pour des soirées dont le thème principal était l’alcool. Et souvent de la violence.

Alain C., le deuxième accusé d’actes de torture et de barbarie, vit également à Sèvres. Aujourd’hui âgé de 59 ans, l’homme est à la dérive depuis un moment. Lui aussi a un penchant pour l’alcool, pour la drogue aussi selon son entourage. Alain C. est un ami de Laurent, la victime, tapissier décorateur de métier.

Des oignons mal coupés à l’origine du litige

Malgré une vie bien rangée, ce dernier disparaît presque tous les quinze jours pour s’enivrer, le temps d’une soirée, et revient chez lui. “C’est quelqu’un de bien, jamais violent”, a assuré la veuve de la victime lors de l’enquête. « Mais il revenait souvent blessé. »

Le 3 septembre 2018, il n’est jamais revenu. Vers 6 h 15, deux habitants de l’immeuble de l’avenue de l’Europe le découvrent allongé dans la cabine de l’ascenseur, couvert de sang, égorgé. La veille, avec son ami Alain, il a rencontré Mamadou, qui a invité les deux hommes à poursuivre la soirée dans l’appartement qu’il occupe.

D’autres y sont allés. Nous avons bu de la vodka, mis de l’eau à chauffer pour faire cuire des pâtes. Et ce serait à cause des oignons, que Laurent n’a pas coupés dans les règles de l’art, qu’Alain se serait énervé le premier. Puis Mamadou. La gâchette n’est pas très claire mais il est certain que Laurent est devenu le sac de frappe de ses attaquants.

Les voisins ont entendu les gémissements de la victime

Les voisins ont entendu des voix fortes, des insultes sans réponse, des bruits de lutte, des « boums » bruyants, de la musique. Et gémit. Les gémissements de douleur de la victime, brûlée au second degré par l’eau des pâtes, assommée de coups, les oreilles arrachées, lacérées au couteau, étranglée.

Les occupants de plusieurs appartements de l’immeuble témoignent des “gémissements” entendus à différentes heures, entre 23h30 et 3h du matin, selon le voisin du dessous. Puis vers 5 heures, encore « un gros boum ».

Lorsque la police, alertée de la découverte du corps au petit matin, est intervenue, Mamadou S. n’a pas ouvert la porte. Pour échapper aux policiers, l’homme est passé par la fenêtre de l’appartement du huitième étage, accroché à la façade en s’appuyant sur la corniche. La police a négocié, il s’est finalement laissé arrêter.

Un autre homme frappé dix jours plus tôt

Au pied de l’immeuble, les enquêteurs ont retrouvé le slip de la victime, dépouillé par ceux qui l’ont battue à mort. Mamadou S. l’avait jeté, ainsi que d’autres objets, dont les papiers d’un homme qui s’avérerait être une ancienne victime. Dix jours plus tôt, lui aussi avait été invité dans l’appartement par son occupant. Lui aussi avait été lourdement battu. Pour une remarque que son hôte n’aurait pas appréciée.

Aux côtés des deux accusés doit apparaître un troisième homme. Il est poursuivi pour non-assistance à personne en danger. Il est entré dans l’appartement vers 2 heures du matin, alors que la victime était probablement inerte. Au terme de l’enquête, il semble impossible qu’il ne l’ait pas vue.

Mamadou S. et Alain C. s’accusent mutuellement d’être le tortionnaire de la victime.

 
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