Comment 330 millions de dollars volés au Liban se sont-ils retrouvés dans des banques suisses ? C’est l’incroyable histoire racontée ce dimanche par le SonntagsZeitung. Jeudi, le directeur de la Banque du Liban, Riad Salameh, ainsi que son frère Raja Salameh et son assistante Marianne Hoayek ont été inculpés à Beyrouth. Blanchiment d’argent, détournement de fonds publics, fraude fiscale, falsification de documents : les soupçons sont lourds. Les deux frères auraient détourné entre 300 et 500 millions de dollars américains et volé la banque centrale du Liban, dont Riad Salameh tient les rênes depuis 1993.
Avant l’inculpation, des enquêtes parallèles ont été menées dans plusieurs pays de l’Union européenne et en Suisse. Résultat : 330 millions de dollars auraient été virés par les frères Salameh sur des comptes suisses, révèle le titre alémanique. Les transactions auraient été possibles grâce à une société offshore enregistrée aux îles Vierges britanniques, nommée Forry Associates et créée en 2001. Des “sommes considérables” auraient alors transité pour acheter des biens immobiliers dans plusieurs pays européens.
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HSBC, UBS, Crédit Suisse…
En Suisse, le compte personnel de Raja Salameh auprès de la filiale HSBC à Genève aurait été alimenté à hauteur de 250 millions de dollars. UBS, Credit Suisse, Julius Baer, EFG et Pictet ont également reçu des sommes.
Le directeur de la Banque du Liban bénéficie de la présomption d’innocence. Il nie toutes les accusations portées contre lui. De son côté, l’Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (Finma) mène également des enquêtes préliminaires contre douze banques suisses, indique encore le journal dominical germanophone. A quoi un porte-parole a confirmé qu’une “procédure d’exécution” a été engagée contre deux institutions financières dans le “contexte libanais”.
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