Le nouveau PDG des Editions Robert Laffont souhaite recevoir votre livre. Frédéric Martin, 49 ans, qui a pris le 1er janvier les rênes de cette maison phare du numéro deux français de l’édition, Editis, a indiqué qu’il allait changer les modalités d’envoi pour pouvoir lire les manuscrits que nous adressons à Robert. Laffont.
« Jusqu’à présent, il fallait, comme au centre des impôts, renseigner nom, prénom, adresse, genre littéraire, tout ça. Maintenant, on va juste mettre mon adresse email», explique-t-il à l’AFP.
« Si vous avez quelque chose à envoyer à Robert Laffont, c’est à cette adresse. Parce qu’un auteur, déjà, est seul, il est dans l’incertitude de ce qu’il a créé. Si en plus on lui donne l’impression qu’il faut franchir un palier administratif avant de rencontrer un éditeur, je trouve que symboliquement, c’est violent”, a-t-il déclaré.
«Il faut faire preuve d’ingénierie éditoriale»
Avant de rejoindre les Editions Robert Laffont, Frédéric Martin avait fondé et développé en 2013 le Trépied, une maison indépendante. Mais le nouveau PDG estime que ce nouveau format de soumission des manuscrits sera également applicable et gérable dans des stations plus grandes comme Robert Laffont.
« Je ne suis pas du tout inquiet. Au trépied, nous sommes arrivés à 6 000 manuscrits par an, 20 par jour. Et la plupart de ces textes n’étaient pas arrivés par les milieux germanopratiniens, mais par la poste, ce qui était connu», raconte-t-il à l’AFP.
-» Dimitri Rouchon-Borie, par exemple, l’auteur le plus récompensé de la maison avec « Le démon de la colline des Loups » [en 2021]m’avait envoyé son manuscrit sous un pseudonyme, Elan Elan. Cet e-mail est tout ce que vous ne devriez pas faire. Un gars qui te dit : voici mon manuscrit, montre la ligne, bonne journée, signé Elan. Il y a peu de chance qu’il soit lu. Je l’ai rappelé le lendemain», a ajouté Frédéric Martin.
« Il y a des auteurs qui ne savent pas que cela existe, qui savent exactement ce qu’ils ont dans leur bibliothèque et qui envoient des manuscrits aux maisons d’édition dont ils ont acheté les livres. Et c’est là qu’il faut faire preuve d’ingénierie éditoriale», conclut-il.
Article original publié sur bfmtv.com