Littérature québécoise | A suivre jusqu’au printemps

Les livres qui paraissent de janvier à avril constituent la première salve de publications qui culminent à l’automne. À quoi ressemblera 2025 ? Quels livres resteront dans le cœur des lecteurs ? Il est impossible de le deviner, mais il est normal d’être curieux et d’avoir des attentes. Un aperçu rapide de quelques titres à venir au cours des quatre prochains mois.

Janvier

L’année débute avec le retour de Michael Delisle qui, avec Chose de veuve (Boréal), nous emmènera dans un pays sous régime totalitaire, où nous devons soit faire notre service militaire, soit devenir bourreau le temps d’un jour, et cette dernière option changera le destin du narrateur. À La Peuplade, premier roman d’Alexandra Boilard-Lefebvre, Une histoire silencieuse, se présente comme l’enquête d’une petite-fille sur sa grand-mère disparue. Chez Mémoire d’encrier, Katia Belkhodja propose une saga familiale de l’Algérie au Québec avec Le déterrétandis qu’Henry Kenol écrit un premier roman sur le phénomène des gangs et des bidonvilles en Haïti avec Le désespoir des anges. Enfin, chez Quartz, un projet collectif original : Zones sacrificiellesunder the direction of Anaïs Barbeau-Lavalette, Véronique Côté, Isabelle Fortin-Rondeau, Steve Gagnon and Jennifer Ricard-Turcotte, where we return to the fight of Mothers at the front for air quality in Rouyn-Noranda .

FÉVRIER

PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, LA PRESSE ARCHIVES

Louise Dupré

Les lecteurs seront heureux de retrouver Louise Dupré avec L’homme au camion (Héliotrope), dans lequel elle revient sur la figure mystérieuse de son père, dix ans après avoir abordé l’histoire de sa mère dans le célèbre L’album multicolore. Nous renouerons également avec Marie-Sissi Labrèche, qui publie Un roman au four à Leméac, où elle s’occupe de la charge mentale de l’écrivain. « Comment pouvez-vous rester un individu créatif lorsque vous êtes seul à garder votre maison et votre famille à distance ? », telle est la question. Toujours à Leméac, La bonne chassed’Emmanuel Aquin, raconte le destin singulier de Donald Morrison, un héros populaire de Lac-Mégantic. Côté histoire personnelle, Tristan Demers, le créateur de Gargouille, expliquera dans Agissez comme un adulte (Libre Expression) la relation difficile qu’il entretenait avec sa famille et le statut pas si évident d’enfant star. Chez Stanké, un premier roman sous forme dystopique où les stars s’éteignent attise la curiosité, Contours par Ann-Elizabeth Pilote, de passage à Hamac, Comment transformer vos ruines en fard à paupièress, de Catherine Côté, est un recueil de poésie déguisé en guide de survie qui se moque des livres de développement personnel. Deux essais promettent également d’attirer l’attention : Les mauvais jours prendront finde Samuel Mercier (chez Lux) qui, dans un « hommage aux indésirables », veut rappeler la force politique de la joie, et Une blancheur aveuglantede Denis Ellis Béchard (chez Écosociété), où l’on peut lire ses réflexions sur le racisme.

Mars

PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE ARCHIVES

Akim Gagnon

Ce sera un grand mois de fiction en mars, avec des titres sans doute très attendus comme La déched’Akim Gagnon (à La Mecque), doré Post-siroppar Francis Ouellette (chez VLB éditeur). Le troisième roman d’Akim Gagnon, qui nous a enchanté Le cigare au bord des lèvres et Granby au passé simpleaborde cette fois son rapport à l’argent en racontant ses dernières dépenses avant la faillite, tandis que Francis Ouellette, révélé par Mélasse fantaisie qui nous a révélé des personnages du quartier Centre-Sud, s’intéresse particulièrement à l’existence de l’un d’entre eux, Frigo, le « robineux lumineux ». Dans le même esprit, Antonio Pizzade Francis Juteau (de Hamac), met en scène un livreur de pizza en hiver à Montréal, qui lutte en même temps contre son addiction au porno.

Chez Alto, on attend le nouveau roman de Heather O’Neill, La capitale des rêvesoù il nous transportera dans un petit pays fictif d’Europe, l’Élysée, gouverné par des poètes, des philosophes et des fées, qui sera attaqué par « L’Ennemi ». Chez Québec Amérique, nous aurons Debout dans la tempêtede Dominique Demers qui, dit-on, revient au genre dramatique avec le récit d’une amitié entre une dame âgée et un journaliste littéraire, ainsi que Du ventre des montagnesde Fanie Demeule, annoncé en roman par fantaisie. La bouche ouverte de mon père, de Harry Horace (pseudonyme de Sophie Bélair Clément, dans Le Quartanier), mêle les derniers mots d’un père aux détails techniques de sa crémation. Enfin, Quand est-ce que ça se termine, toujours ? d’Agnès Gruda (chez Boréal), commence dans la maternité d’un hôpital de Varsovie, puis suit les destins d’une vingtaine de personnages sur cinq générations et trois continents.

Avril

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE ARCHIVES

Rafaële Germain

En avril, on ne se découvre pas d’un fil, mais on continue de se réchauffer l’esprit en lisant avec L’heure du sucre, de Martine Desjardins (Alto), une nouvelle histoire fantastique qui flirte avec horreur populairedans lequel une famille produit un sirop d’érable aux propriétés particulières. Une autre surprise printanière : Petite nature de Perrine Leblanc (L’homme blanc, peuple du Nord), chez Marchand de Feuilles, présenté comme un grimoire et un guide de survie qui sera, dit-on, son livre le plus personnel. Chez Druide, nous aurons droit au 22e enquête menée par Maud Graham avec Le regard des autresde Chrystine Brouillet, tandis que Rafaële Germain nous revient avec Plage de Laval (Expression libre), dans lequel une femme quitte le Plateau Mont-Royal pour un chalet près de la rivière des Mille Îles où elle bâtira une communauté intergénérationnelle. Je me dirige vers riende JP Chabot, dans Quartanier, se veut la suite de Voyage à la Villa Jardin Secret qui a été très populaire l’année dernière, avec le récit d’un road trip en Louisiane effectué en 2018, mais dans une Amérique où Trump a été réélu. Enfin, nous sommes curieux de lire Devenez fasciste (Lux), le nouvel essai satirique de l’éditeur Mark Fortier qui raconte sa supposée conversion aux forces imparables de la droite, et on attendra Elle, Ulyssela nouvelle offre poétique de la grande Denise Desautels, chez Noroît.

 
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