Découvrez tout sur les prochaines sorties !
Xavier Dollo & Simon Pinel & Florence Bouriot & Patrick Dechesne :
C‘année 2024 aura été une année assez compliquée pour nous en librairie, qui s’est heureusement terminée par le lancement réussi de la collection Récifs.
2025 commence en trombe avec le deuxième roman deAnouck Fauré — un roman très différent de La ville diaphane…
Imaginez le Nuage, un Monde où la séparation entre la terre et le ciel n’est pas aussi simple que dans le nôtre, où les peuples nomades vivent sur de gigantesques îles vivantes. Parce qu’il est né en mer et qu’il n’a pas de filament, Aatea, le personnage principal, est méprisé par son peuple qui l’a également castré. Cependant, il s’agit d’un navigateur, capable de « voir une fois » la mer, pour la ressentir au plus profond de soi, pour prévoir ses mouvements, ses marées, ses tempêtes. Sans attaches, il ne vit que pour ces sorties en mer. Mais après une attaque de pirates qui voit la mort de tous ses passagers, Aatea est privé de son droit de naviguer. Il décide alors de tout quitter, la terre où il est né, son peuple et de prendre la mer sur les traces de sa grand-mère, marinière de renom. Cependant, que cela nous plaise ou non, nous ne pouvons jamais échapper au monde, il nous rattrape toujours, parfois pour le pire, mais parfois aussi pour le meilleur : certains attachements ne se décident pas, ils sont évidents et changent votre vie à jamais.
En s’inspirant de ses racines, des mythes et légendes de Nouvelle-Calédonie et plus largement de Polynésie, Anouck signe un livre-univers qui se lit comme un roman d’aventures en plus d’une œuvre pleine de sensibilité. Et surtout la confirmation d’une voix distincte.
Quant à La ville diaphane, Anouck créé de magnifiques illustrations intérieures.
En février, dans la collection Récifspubliera la suite de L’agneau tuera le lion titré Les morts posséderont la terre. Cette fois, Danielle Cain et sa bande, un véritable Scooby gang des temps modernes, arrivent dans une ville isolée du Montana suite à un accident de voiture. Sur place, certains habitants affirment être revenus d’entre les morts, tandis que d’autres ont complètement disparu sans laisser de trace…
C’est l’occasion pour nos apprentis chasseurs de démons de faire leurs preuves et d’apporter un peu plus d’anarchie dans ce monde.
Ses romans sont systématiquement nominés pour les plus grands prix anglo-saxons. Elle a même gagné les prix Nébuleuse, James Tiptree Jr.., Monde fantastique et Lambda Literary (six fois !).
Elle est Nicolas Griffithune auteure anglaise qui vit désormais aux Etats-Unis, unanimement saluée par ses pairs : Neal Stephenson, Karen Joy Fowler, Alix Harrow, John Scalzi ou Jo Walton (pour n’en citer que quelques-uns). La Lance de Peretur est une réécriture moderne et queer de la légende de Perceval, qui plaira facilement aux fans de Madeleine Miller (Circé et La chanson d’Achille) et Ursula Le Guin (Lavinia).
C’est un petit roman (moins de 200 pages)parfaitement agencé dans sa construction, sans fioriture. Cette réécriture prend le décor du Pays de Galles du début du Moyen Âge et suit Peretur, une femme issue de la pauvreté qui doit trouver sa place dans le monde en accomplissant des actes de chevalerie. Griffith est une grande fan des légendes arthuriennes : sa vision combine la mythologie irlandaise et la mythologie arthurienne. (les quatre trésors des Tuatha Dé se retrouvent par exemple dans cette histoire, dont la lance du titre, et une épée très célèbre…)le tout porté par un style imaginatif et poétique, qui coule délicieusement sur la langue.
Quelle plume !
En parlant de belle écriture… Avril verra le retour d’un auteur qui a également remporté le Prix mondial de la fantaisie : Sofia Samatar.
Et nous sommes fiers de vous annoncer que nous n’avons pas signé un texte de l’auteur, mais deux !
Le premier, à paraître en avril, viendra enrichir la collection de très belle manière. Récifs.
Dur Marie se déroule dans une communauté Amish, à l’image du film fantastique Witness du non moins redoutable Pierre Weir. L’histoire ? Par une froide nuit d’hiver, de jeunes femmes Amish découvrent un robot en mauvais état. Lorsqu’ils doivent signaler leur découverte, ils choisissent de désobéir et d’y remédier. Mieux encore, ils l’adoptent comme l’une des leurs. Malheureusement, les secrets restent rarement secrets et les représentants de la multinationale propriétaire du robot viennent un jour menacer la paix de leur communauté…
Dans ce court roman qui évoque la science-fiction rurale de l’immense Clifford Écoutez, Sofia Samatar nous livre une magnifique histoire de sororité où des jeunes femmes vont devoir se serrer les coudes.
C’est une superbe nouvelle où se heurtent croyance et technologie, programmation sociale et libertés individuelles.
Quant au deuxième texte, nous demanderez-vous, il est fort possible que nous vous en reparlions l’année prochaine, ici, à peu près à la même époque…
En mai, on fait ce qu’on aime !
Et ce seront donc deux textes appartenant au horreur du corps !
C’est un genre de plus en plus exploré par les femmes pour parler du patriarcat et de toutes ses conséquences, comme le montrent les réalisatrices comme Coralie Fargeat (Le fond) ou Julia Ducournau (Titane).
Le premier texte, Redémarrageest signé Katia Lanero Zamora.
La meilleure façon d’en parler est peut-être de laisser l’entreprise Redémarrage se promouvoir :
Comme quarante pour cent de la population mondiale, êtes-vous en surpoids ?
Vous ne vous reconnaissez plus dans le miroir ou vous n’osez même plus vous regarder ?
La nourriture vous contrôle-t-elle ? Rejoignez Re:Start maintenant. Disciplinez-vous et dites adieu aux mauvais comportements. Car tu es une déesse et ton corps est un temple.
Il y a ceux qui se donnent des excuses et ceux qui se donnent une chance…
Et toi, que choisis-tu ?
Katie travaille dans le cinéma et ça se voit : cette nouvelle se lit comme un thriller, peut être appréciée autant qu’un épisode de Miroir noir.
Katie nous plonge dans le monde des régimes et des pilules » coupe-faim ».
Un rêve libéral et patriarcal qui vire vite au cauchemar… Si le texte peut être dévoré en un peu plus d’une heure, il reste dans les mémoires longtemps après avoir tourné la dernière page. C’est un travail radical et sans compromis où Katie souligne les injonctions adressées aux femmes d’insérer leur corps dans un moule impossible.
La couverture sera signée par Anouck Fauré.
La seconde, Chloreest un premier roman d’un auteur américain encore inconnu ici, Chanson de Jadequi a eu un certain retentissement outre-Atlantique. Tous les avis sont unanimes : Chanson de Jade un BEAUCOUP de talent. Mais parlons du texte : c’est l’histoire d’un jeune nageur, Ren Yu, qui ne vit que pour nager. Elle n’aime rien de plus que l’odeur du chlore, la sensation de l’eau sur sa peau. Mais Ren a aussi un rêve : devenir une sirène. Et elle est prête à tout pour y arriver. Chlore est un texte sur l’urgence de la transformation (en cela, il se rapproche de l’excellent film Fille de Lucas Dhont)sur le corps enfermé, la transsexualité.
Il est aussi question d’immigration aux Etats-Unis ou encore d’amour bizarre. Nous aimons vraiment ce qu’il dit Richard Kadreyauteur de Marchand de sable mince : « Le chlore n’est pas seulement une histoire de passage à l’âge adulte. C’est l’histoire de la transformation de l’humain en quelque chose de plus sauvage et de plus transcendant. Il s’agit d’amour, de désir et de volonté de tout faire pour devenir qui vous êtes vraiment. »
C’est un texte à la fois métaphorique et très réaliste, choquant et tendre, fantastique et intime, magnifique et grotesque.
Nous vous l’avons dit, Chanson de Jade a beaucoup de talent et on a hâte que le lectorat français découvre cette nouvelle voix.
La couverture sera signée Anouck Fauré et traduction Marie Kouellen.
Et c’est tout pour le premier semestre.
Bonne année à tous,
L’équipe deArgylle
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