Originaire de Sorel-Tracy, Élise Turcotte, qui a déjà remporté de nombreux prix littéraires au cours de sa carrière, avait déjà été récipiendaire du Grand Prix du livre de Montréal en 2011. En fait, elle est devenue la cinquième personne à remporter pour la deuxième fois ce prix depuis sa création en 1965. Elle reçoit ensuite les honneurs pour son ouvrage intitulé Guyane.
Ses prix incluent le Prix littéraire du Gouverneur général pour son roman La maison étrangère (2002), as well as the Ringuet prize from the Académie des lettres du Québec for L’apparition du cerf (2019).
Plus tôt cette année, Élise Turcotte a remporté le Prix Athanase-David pour l’ensemble de sa carrière, une reconnaissance dont elle est fière puisqu’il s’agit de la plus haute distinction décernée à une personne pour sa contribution remarquable à la littérature. Québécois.
Le dernier roman d’Élise Turcotte, Autoportrait d’un autrepublié aux Editions Alto, a ravi le jury. « Avec une grande liberté d’écriture, l’auteur cherche à raviver la mémoire d’une femme dont il ne faut pas oublier la vie, une enquête qui ne sera jamais véritablement résolue. L’histoire intime et familiale qui s’y dessine croise l’histoire culturelle et intellectuelle des années 60, 70 et 80. C’est une exploration de soi très habilement tournée vers l’autre dans une écriture fluide et captivante. Une généalogie de tristesse investie d’un élan vital de complicité, d’inquiétude et d’espoir », a déclaré Carole David, présidente du jury, poète et romancière.
L’histoire tourne autour d’une écrivaine (Élise Turcotte elle-même) qui suit les traces de sa tante, décédée tragiquement des décennies plus tôt. Avec cette femme au destin singulier qui a laissé peu d’écrits, elle entame une conversation impossible sur l’art, la folie, l’exil, la pensée et la mort, tout en résonnant d’une foule de correspondances poétiques.
« Ce livre est un kaléidoscope où chaque fragment est lié à un autre », explique l’auteur. Comme Élise Turcotte participe activement à ce roman, ce qu’elle n’a pas l’habitude de faire, on pourrait croire qu’il y a une partie plus intime dans le roman. “Oui et non. Ça parle beaucoup des femmes, mais surtout de ma tante”, décrit-elle.
Élise Turcotte, dont la famille ainsi que sa tante ont de profondes racines à Sorel-Tracy, a mis quatre ans pour écrire une nouvelle œuvre, mais elle écrit aussi de la poésie entre deux romans. « Mon écriture est en fait assez poétique. Louise Bombardier, qui était une très bonne amie, m’a dit que j’écrivais comme un artiste qui peint une toile. C’est vrai que je suis très visuel. Au point où je vois très clairement ce roman se transformer en production cinématographique », croit sincèrement Élise Turcotte.
Des projets d’écriture ? «J’ai des idées. J’ai commencé un recueil de poésie et j’aimerais écrire un monologue pour le théâtre. J’envisage également de réaliser un livre jeunesse aux éditions La Bagnole. Cela se développe progressivement», a répondu Mme Turcotte.
Il s’agissait d’une deuxième nomination pour Autoportrait d’un autre en 2024 puisqu’en début d’année, il a fait l’objet d’une nomination aux Prix des bibliothécaires du Québec.
Rappelons que le Grand Prix du livre de Montréal vise à promouvoir l’excellence en création littéraire et à souligner le dynamisme du milieu éditorial montréalais.