L’ouvrage a été choisi parmi une liste de 16 ouvrages après un processus de sélection ayant réuni près de 600 détenus issus de 45 établissements différents.
La troisième édition du prix Goncourt des détenus a son lauréat. Et c’est l’auteure Sandrine Colette qui a été récompensée pour son roman Madeleine avant l’aubeédité par JC Lattès.
Le ministère de la Justice l’a annoncé, mardi 17 décembre, dans un communiqué publié à l’issue d’une délibération nationale à huis clos au Centre national du livre, réunissant les détenus retenus pour représenter chaque direction interrégionale. L’ouvrage a été plébiscité parmi une liste de 16 livres présélectionnés par l’Académie Goncourt.
Madeleine avant l’aube raconte l’histoire d’un petit hameau isolé, Les Montées, où les habitants mènent une vie de lutte. L’arrivée de Madeleine, une petite fille affamée et sauvage, vient bouleverser cet équilibre. Adoptée par la communauté, elle séduit par son énergie, mais une lueur inquiétante brille dans ses yeux.
« Avec Madeleine avant l’aubeSandrine Collette interroge l’ordre des choses, sonde l’instinct de révolte, et nous propose, servie par une écriture éblouissante, une ode aux liens familiaux. », indique l’éditeur JC Lattès.
Trois mois de lectures, de débats et de rencontres
L’annonce du prix clôt un processus de sélection lancé le 5 septembre au centre pénitentiaire de Laon (Aisne). Une collaboration entre l’administration pénitentiaire et le Centre National du Livre, sous le patronage de l’Académie Goncourt.
16 livres ont été sélectionnés par cette dernière. Une phase de lectures, d’ateliers-débats et de rencontres avec les auteurs s’est ensuite ouverte jusqu’au 25 novembre, avant des délibérations interrégionales au cours desquelles les représentants de chaque établissement pénitentiaire de la direction interrégionale ont défendu les trois ouvrages sélectionnés par leur groupe, et se sont mis d’accord ensemble sur trois ouvrages, avant la délibération finale d’aujourd’hui.
Tout au long du processus, près de 600 détenus, dans 45 établissements pénitentiaires, se sont réunis chaque semaine pendant trois mois, détaille le ministère de la Justice, qui assure que « les détenus assermentés ont développé leur intérêt pour la lecture et leur sens critique, et ont travaillé la prise de parole en public et la réflexion collective basée sur l’écoute. « . Plusieurs dizaines d’animateurs culturels, conseillers en insertion et probation pénitentiaires, enseignants et partenaires extérieurs se sont également réunis pour soutenir les jurés et animer les ateliers.
Lors de la dernière édition en 2023, le prix Goncourt des prisonniers a été décerné à Moktar Amoudi pour son roman Les conditions idéalesédité par Gallimard.
Alexis Duvauchelle
