Le secteur du livre et de l’édition est en grande difficulté. Même si les chiffres sont meilleurs que l’année dernière, où les ventes avaient chuté de près de 9%, la perspective d’une TVA qui pourrait passer de 6 à 9% met le secteur en danger. Les acteurs du secteur ont lancé une pétition pour empêcher cette hausse, elle compte plusieurs milliers de signatures.
À la fin de l’année, vous pourriez être tenté d’offrir un livre en cadeau. La fin de l’année représente un grand moment pour le secteur littéraire qui y réalise 40% de ses ventes, mais le secteur s’inquiète de plus en plus d’un changement de législation concernant la TVA. Ce qui aurait un impact énorme sur le marché belge.
Un très grand nombre d’acteurs économiques sont concernés (libraires, éditeurs, auteurs, illustrateurs, distributeurs…) et représentent plus de 1 200 salariés, sans compter les indépendants, les emplois indirects et les libraires indépendants. C’est un secteur qui recouvre deux réalités : le marché du livre qui représente 265 millions et la production éditoriale qui représente 327 millions d’euros.
Actuellement, la TVA sur le livre est de 6%, mais l’ambition des politiques serait de la porter à 9. Cela aurait un impact énorme à la fois sur la performance industrielle des éditeurs belges, mais sur leur compétitivité sur le marché francophone. . D’autant que la TVA côté français n’est actuellement qu’à 5,5% et que 75% des livres présents sur le marché sont importés de nos voisins.
“Il existe un risque très élevé de dommages sociaux et nous essayons depuis des années de trouver des moyens de rester rentables. Si on se met ça sur le dos, il y a des gens qui vont forcément être découragés et qui ne seront pas remplacés, ça me paraît très clair.», déplore Bernard Rummens, directeur général de la Librairie UOPC.
Une marge de 2% ou 3%
De plus, une augmentation de la TVA obligerait les libraires à réétiqueter l’essentiel de leur marchandise ce qui, selon les calculs de l’Association des éditeurs belges, coûterait au libraire jusqu’à 1,5% de marge nette, alors que sa base de marge n’est que de 2 ou 3% . “Les coûts d’impression d’un livre ont augmenté entre 35 et 45 % et tout cela pèse sur les marges bénéficiaires des éditeurs, car ils sont très réticents à répercuter les hausses de coûts sur le prix du livre.», explique Carine Lecomte, directrice générale de l’Association des éditeurs belges.
Le secteur, marqué par une élasticité réelle des prix, pourrait également voir le volume des ventes baisser de l’équivalent de la hausse des prix.
Mais de manière générale, les acteurs craignent une régression culturelle, le prix poussant les gens à acheter moins de livres. Ils craignent également que cela ait un impact significatif sur l’alphabétisation et l’éducation des enfants. De plus, aujourd’hui, le secteur fait face à une concurrence importante, notamment venue de France, mais aussi de plateformes en ligne comme Amazon qui revendent aussi des livres d’occasion.
Aujourd’hui, les acteurs du secteur ont lancé une pétition pour empêcher cette hausse, avec un peu plus de 8 200 signatures.
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