Jeudi 14 novembre, l’Insee a rendu public son rapport annuel sur le nombre de naissances de l’année dernière : l’année 2023 représente « un déclin d’une ampleur sans précédent depuis la fin du baby-boom », « les naissances baissent de 6,6% entre 2022 et 2023 « . Comment expliquer cet effondrement ? Aziliz Le Corre, dans son ouvrage paru aux Éditions Albin Michel en septembre dernier, a d’abord tenté d’expliquer ce non-désir d’enfants en France et en Occident, puis de contrer les arguments fallacieux et surtout de montrer que L’enfant est l’avenir de l’Homme.
Aziliz Le Corre est un philosophe de formation et l’ensemble de son livre conserve la profondeur de ses études. S’appuyant sur la mythologie antique, la Bible et toute la culture philosophique occidentale, le journaliste montre comment notre époque subit un « inversion des valeurs » et que « l’Occident tout entier est victime de ce déclin ».
Soumission aux diktats consuméristes
L’auteur commence par analyser tout ce qui, aujourd’hui, ralentit, voire empêche ces naissances. Tous les excès ou idéologies postmodernes sont scrutés et expliquent ce non-désir ou plutôt cette non-volonté d’accoucher : néo-malthusianisme, société de consommation, société narcissique, société instable, néo-féminisme : tout est fait pour dégoûter les couples de devenir parents. . Utilisant des prétextes à l’époque comme celui de l’écologie, de la lutte anti-patriarcale ou encore au nom du sacro-saint développement personnel, hommes et femmes ne veulent plus avoir d’enfants, se condamnant ainsi à ne plus l’être : « Les No Kids nient l’humanité en ne la réalisant pas. Mais, pire encore, ils la déconstruisent en niant ce sur quoi elle repose : l’altérité de l’homme et de la femme, la famille comme entité naturelle dans laquelle l’enfant est le fruit de l’amour conjugal. » Elle montre ainsi comment, loin de s’affranchir de « l’injonction hétéronormative » d’avoir des enfants, voire d’une « logique culturelle hétéronormative », les femmes et les hommes se soumettent aux nouveaux diktats d’une société consumériste avide d’avoir plutôt que d’avoir. être. À la poursuite d’un baril de Danaïdes de désirs matériels, les couples qui se construisent et se défont trouvent « une manière de revêtir les atours de la vertu le refus de devenir père ou mère ».
Or, Aziliz Le Corre démontre combien, loin de concerner uniquement les individus, ce refus d’accoucher met en danger l’ensemble de la société : la vie familiale est le premier apprentissage de la vie en communauté, elle apprend à se construire » maison commune « . Ainsi, comme le dit l’auteur de ce plaidoyer pour l’enfant : « Anthropologiquement, la cellule familiale est la matrice de notre civilisation. » C’est un serpent qui se mord la queue. S’il n’y a plus rien de commun, il n’y a plus rien à construire ni rien à transmettre. En effet, quand « le collectif a disparu et [que] les individus errent selon leur consommation ou leurs intérêts personnels », comment avoir un enfant, qui demande abnégation, sacrifice, responsabilité et oubli de soi ? Et surtout, à quoi ça sert ? ” Que pouvons-nous transmettre en tant que parents à ce nouvel être si nous n’avons plus d’héritage commun ? » Aziliz Le Corre déplore cette société qui ne veut plus jouer au jeu du « bien commun » mais qui, en courant derrière le bien particulier, finit par se renier et se condamner à l’autodestruction. Ainsi, ce livre est celui d’une jeune maman qui cherche à montrer que « la maternité n’est pas une aliénation », qu’être parent, biologiquement, spirituellement ou par adoption, est à la fois un bien commun, une loi naturelle, un grand bonheur et surtout essentiel à l’humanité.
Ce livre est un vibrant plaidoyer philosophique et sociologique pour les femmes, pour les hommes, pour les mères, pour les pères et pour ceux qui, enfants d’aujourd’hui, seront enfants de demain. ils ne restent pas[ent] pas au seuil de leur existence ».
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