Découvrez le Pays Basque à travers les autochromes
Commençons par la côte atlantique. Lauréat Nouvelle-Aquitaine, l’éditeur Kilika a accompagné les musées basques de Bayonne et de Bilbao, côté espagnol, dans leur redécouverte d’autochromes datant du début du XXe siècle. Ces premières photographies couleur du Pays Basque, fixées sur plaques de verre selon un procédé inventé par les frères Lumière, dormaient dans leurs réserves. Bayonne a déjà exposé des gravures dans les tons pastels originaux, Bilbao les accrochera l’année prochaine.
La maison d’édition Kilika a déjà remporté le Pèlerin en 2019 avec un beau livre sur les trinquets et les jeux de paume. Pour ça Pays Basque en couleurs, Vincent Ahetz-Etcheber, fondateur de Kilika, a réalisé pendant un an un très bon travail éditorial. « Les textes en trois langues, français, basque et espagnol, restituent la singularité du Pays basque », souligne Philippe Bonnet, conservateur en chef du patrimoine et membre du jury. «Ces autochromes incroyables nous rendent soudain très proches de ces villageois, baigneurs ou joueurs de pelote du début du XXe siècle», commente Sophie Laurant, grand reporter histoire et patrimoine à Pèlerin, également membre du jury. « Frappant par sa beauté poétique et par l’attrait qu’il exerce, on découvre un art dans sa jeunesse, avant des procédés techniques plus sophistiqués, qui montre la grâce d’un temps révolu », ajoute le biographe et historien de l’art Alain Vircondelet, qui côtoie eux.
La culture kanak révélée
Nul doute que des Basques, grands voyageurs, se sont installés en Nouvelle-Calédonie, possession française du Pacifique Sud depuis les années 1850. Mais si le « Caillou » fait régulièrement parler de lui, c’est davantage pour les intérieurs conflictuels ainsi que pour son patrimoine.
En 2013, le musée du quai Branly-Jacques-Chirac à Paris mettait pour la première fois en lumière la culture kanak, premiers habitants de l’archipel.
Merci au travail Le patrimoine de la Nouvelle-Calédonie, sous la direction d’Hervé Chopin, lauréat du prix Pèlerin hors Nouvelle-Aquitaine, la connaissance de ce territoire d’outre-mer s’étoffe considérablement. « Ce livre, enrichi du beau reportage photographique d’Anne Chopin, est tout simplement une révélation », n’hésite pas à dire Philippe Bonnet.
Le bordelais Hervé Chopin, dont la maison d’édition fête ses 30 ans et possède déjà plusieurs ouvrages sur le patrimoine de la Caraïbe, a fait appel à une quarantaine de spécialistes qui ont scruté l’ensemble du patrimoine calédonien à travers les siècles : matériel et immatériel, kanak et colonial, historiques et paysagères, religieuses, économiques et industrielles, le tout illustré par quelque 1 400 photographies.
Cette somme inédite de 600 pages est vendue au prix volontairement modeste de 25 euros, « grâce au mécénat de la Fondation Clément, en Martinique », explique Hervé Chopin. Nous voulions que l’œuvre soit accessible à tous. » Pour Alain Vircondelet, « réalisé par des Calédoniens amoureux de leur terroir, ce livre est un bel exemple de transmission, de tolérance et de vulgarisation ». Nous ne pourrions pas le dire mieux.