Des néobibliothécaires lucides mais confiants en l’avenir

Des néobibliothécaires lucides mais confiants en l’avenir
Des néobibliothécaires lucides mais confiants en l’avenir

Deux ans après l’étude consacrée aux « créateurs et acheteurs de librairies », le consultant du cabinet Axiales Mathilde Rimaud, a présenté, lundi 17 juin lors de la deuxième journée des Rencontres nationales de la librairie, un nouveau volet de l’enquête dédié à ces professionnels pour savoir « Où sont les nouveaux libraires ? », dont les chiffres complets sont disponibles sur le site du Syndicat de la livre française (SLF).

Premier constat : l’attractivité du métier de libraire se confirme. Entre 2019 et 2023, le réseau s’est étoffé de 574 créations en librairie. Si 2021 représente un « année de changement », le pic est atteint l’année suivante avec pas moins de 189 ouvertures (33 % du total). Malgré une légère baisse depuis, le nombre reste élevé avec 169 créations en 2023. Et cet engouement concerne l’ensemble du territoire français avec un certain nombre de créations » assez homogène et un maillage encore plus fin », souligne Mathilde Rimaud.

Femmes dans la quarantaine

Qui porte ces ouvertures ? Majoritairement des femmes (66,7 %), âgées de 45 ans ou moins (54 %). ” Les créateurs sont plutôt jeunes », observe l’expert, précisant que « 23% d’entre eux ont moins de 35 ans « . 33,7% de ces personnes ont eu une expérience en librairie et optent pour une librairie généraliste (75%). `

Lorsque le choix de spécialisation est fait, les néo-libraires sont en cohérence avec les résultats du marché : les bandes dessinées et mangas sont en hausse (36,7% des librairies spécialisées), tout comme les jeunes (26,5%). Fait nouveau : l’émergence de marques spécialisées dans la littérature imaginative.

Les nouvelles librairies privilégient également l’ouverture dans les communes de moins de 20 000 habitants (53,3% du total). Plus d’une enseigne sur cinq est même implantée dans une commune de moins de 5 000 habitants. En effet, ces commerces sont de taille modeste (75 m2 en moyenne) mais avec des rayons bien garnis (7 000 références en moyenne). A noter cependant que la moitié des répondants proposent moins de 6 500 références.

Précarité

Par effet de « corrélation entre leur localisation et leur surface économique réduite », le chiffre d’affaires médian s’élève à 170 000 euros. Par ailleurs, plus de la moitié (54 %) des marques reposent uniquement sur les épaules du manager. Ces derniers se retrouvent dans une situation de « grande précarité « . Près de la moitié (43%) ne peuvent effectivement pas être payées et seulement 22% perçoivent une rémunération supérieure au SMIC.

À cette précarité s’ajoutent un certain nombre de difficultés comme le manque de rentabilité, la charge de travail ou encore le manque de temps. Les libraires attendent également de meilleures remises, un meilleur service de distribution et de transport ou une meilleure considération en tant que librairies de niveau 2.

Toutefois, le pessimisme n’est pas de mise. Parmi les bonnes nouvelles : la satisfaction liée, pour 87% d’entre eux, à leur choix d’implantation, où ils estiment souvent combler un manque, ou à la présence d’une clientèle locale (79,5%). A tel point que ces néo-libraires n’en font pas l’expérience” pas de regrets » avoir choisi « un métier de passion « . Et surtout, 75 % se veulent optimistes pour l’avenir de leur marque.

 
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