Hausse des coûts, stagnation du marché… De nombreuses librairies menacées de faillite – Libération – .

Hausse des coûts, stagnation du marché… De nombreuses librairies menacées de faillite – Libération – .
Hausse des coûts, stagnation du marché… De nombreuses librairies menacées de faillite – Libération – .

SOS libraires en danger. Leur organisation professionnelle, dans une étude dévoilée ce dimanche 16 juin, s’inquiète du risque de nombreuses faillites qui menacent les plus petits d’entre eux, dont la fragilité économique s’accentue avec la hausse des coûts.

En découvrant l’enquête, réalisée par le cabinet Xerfi à l’occasion des Rencontres nationales de la librairie à Strasbourg dimanche et lundi, on dit que vendre des livres est un sacerdoce. Malgré tout, le métier continue d’attirer. La France compte 3.700 librairies indépendantes, un chiffre en augmentation depuis 2019, selon le Syndicat français de la librairie (SLF). Comment l’expliquer malgré les difficultés, les marges très faibles et les salariés aux salaires proches du SMIC ? Les libraires sont « guidés par la passion de leur métier », selon leur organisation.

Xerfi prend le relais « une des plus faibles rentabilités du commerce de détail », avec un bénéfice net qui représentait 1,1% du chiffre d’affaires en 2022. Hors alimentation, seuls les magasins de chaussures, d’informatique et de fleurs s’en sortent moins bien. Après une année 2021 exceptionnelle, une 2022 plus ordinaire et une 2023 médiocre, les perspectives ne sont pas bonnes pour 2024 et 2025, selon les projections du cabinet. Face à un marché du livre en stagnation et à des coûts en hausse (frais de personnel, loyer, transport, énergie), les grandes librairies verraient leur rentabilité rester stable en 2025, à 1,7%, tandis que les librairies de taille moyenne verraient leur rentabilité diminuer, à 0,8%, et les petits se retrouvent dans le rouge, à -1,3%. « Les librairies doivent générer un chiffre d’affaires supplémentaire de 5 à 8 % d’ici 2025 pour compenser l’augmentation prévisible de leurs coûts », conclut Xerfi. Cette croissance “cela semble hautement improbable”expliquait à la presse début juin la vice-présidente du SLF, Amanda Spiegel.

Elle a appelé les pouvoirs publics et les autres acteurs du marché du livre (éditeurs, diffuseurs et distributeurs) à faire des concessions, sous peine de voir de nombreux commerces baisser leurs rideaux. « En l’absence de mesures en faveur des librairies, la plupart d’entre elles se retrouveront en déficit d’ici deux ans », a-t-elle affirmé. Les libraires souhaitent « un déclin drastique» de production, qui « nous permettrait de faire notre travail de manière beaucoup plus qualitative ». Elle a également exhorté les groupes d’édition à appliquer systématiquement aux libraires des tarifs aussi avantageux que ceux accordés aux autres libraires, comme Amazon. Et de s’aligner sur les pratiques commerciales des deux groupes les plus vertueux, Editis et Madrigall. Enfin, auprès des pouvoirs publics, le SLF demande que la réduction de 9% sur le prix des livres accordée aux collectivités locales, pour les achats destinés aux bibliothèques, soit abaissée à 5%.

 
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