La guerre n’est jamais finie, semble-t-il : en tout cas, elle continue de nous hanter à travers les bons livres, et parfois même les best-sellers. L’illustration est donnée cette semaine sur le plateau d'”Au Bonheur des Livres”, où Guillaume Durand reçoit deux écrivains-journalistes remarquables : Annick Cojean, grande plume du Monde qui pourrait… blie « Nous y étions » (Ed. Grasset), où elle a recueilli 18 témoignages de participants au débarquement de juin 1944 en France, et Philippe Collin, figure emblématique de France Inter, qui bat des records de ventes en librairie avec son premier roman historique, « Les barman du Ritz » (Ed. Albin Michel), véritable « page-turner » restituant l’itinéraire du barman juif du célèbre établissement de la place Vendôme pendant l’Occupation. On s’en rendra compte en écoutant ces deux invités passionnants : la vérité historique dépasse souvent la fiction romantique, surtout lorsqu’elle est présentée par des conteurs d’une telle qualité… Et on rêverait d’avoir des professeurs d’histoire qui savent être comme eux des « contrebandiers » faisant nous revivons les ambiguïtés de l’occupation à travers le microcosme du bar du Ritz, ou le souffle partagé de ce moment crucial qu’était le Jour J (dont nous venons de commémorer le 80ème anniversaire) à travers les voix de certains acteurs du débarquement en Normandie . Nous pouvons compter sur Guillaume Durand, lui-même particulièrement sensible aux questions d’Histoire, pour nous entraîner dans une réflexion particulièrement stimulante sur les enseignements des conflits passés, à commencer par la Seconde Guerre mondiale, qui continuent d’éclairer notre ici. Ainsi, le « bonheur des livres », c’est aussi qu’ils nous (ré)apprennent, sans ennui, les leçons de la mémoire.
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