l’essentiel
Dans un ouvrage de 143 pages illustré avec goût et souci du détail, les deux auteurs sortent des sentiers battus (et nettoient les jardins) en mettant à l’honneur 50 espèces végétales communes « parmi les plus négligées, voire détestées ». Essentiel.
Bettes amarante, saule panier, jussie flottante, clématites des haies, chénopode… Ces jolis noms évoquent les « mal-aimés ». Des « plantes spontanées » qui prospèrent dans les friches et les jardins abandonnés à l’anarchie, sur les terrains vagues et dans les fossés, ou encore sur les trottoirs.
Parfois piquantes ou odorantes, ces plantes à mauvaise réputation n’en sont pas moins précieuses et pleines d’enseignements. Dans un magnifique ouvrage de 143 pages publié chez Terran, le Gersois Alain Canet, ancien patron d’Arbre & Paysage 32, nous en parle, aux côtés de l’illustratrice Florence Gendre.
Originaire de Lyon, l’artiste a quitté Paris et vit désormais près de L’Isle-Jourdain. Habituée des commandes dans les domaines du luxe (haute couture, vins…), de la cosmétique ou encore de l’architecture, Florence Gendre est également experte dans l’art de dessiner le règne végétal : elle est également membre de plusieurs sociétés d’illustration botanique, en France et à l’étranger.
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« Tout est parti d’une rencontre avec Florence, de la volonté commune de sortir la botanique d’une impasse technique et scientifique », explique Alain Canet, éditeur de longue date mais qui commence à cette époque à écrire pour la première fois. opportunité, il faut créer des vocations, faire en sorte d’intéresser le plus grand nombre, et nous espérons atteindre cet objectif avec ce bel objet… Sa sortie intervient avant Noël, ce n’est pas un hasard !
Témoins du changement climatique
L’intérêt pour ces arbres « indisciplinés » paraît évident au Gersois, éternel amoureux des « trognes » et des arbres mal entretenus, qui évoquent leurs atouts. « L’exemple du lierre est parlant : 50 % des gens pensent qu’il tue les arbres alors qu’il s’agit d’une plante aux mille vertus, très précieuse pour les pollinisateurs », souligne l’agronome gersois.
« Ces plantes indisciplinées sont des bio-indicateurs et nous aident également à mesurer le changement climatique. Beaucoup des plantes mentionnées proviennent du bout du monde, comme le séneçon du Cap. Ils sont parfois considérés comme indésirables et envahissants. Originaires des pays chauds, ils sont adaptés. Les graines sont transportées par les tempêtes, etc. Mais s’il y a une sortie de dormance, c’est que les conditions sont réunies. Ils ne remplacent pas nécessairement les autres. Ils jouent des rôles qu’ils ne jouent plus. d’autres espèces. Je pense notamment à la renouée du Japon, arrachée depuis quarante ans, mais qui nettoie pourtant l’eau des métaux lourds.»
Pour profiter de la suite du voyage, rendez-vous chez votre libraire ou sur le site des éditions Terran (tarif : 29,50 €).