La tournée de Bernard Lions loin des terrains de sport pour son premier roman

La tournée de Bernard Lions loin des terrains de sport pour son premier roman
La tournée de Bernard Lions loin des terrains de sport pour son premier roman

Après une dizaine de livres consacrés au football, Bernard Lions s’est lancé dans son premier roman, pour suivre un quatuor d’amis, habitués du bar Les Copains d’abord. Des allers-retours entre leurs vies personnelles et leurs retrouvailles au comptoir. « Au début, tout va bien, l’histoire est installée… Mais ça va partir en vrille », prévient l’auteur.

Journaliste au quotidien L’Équipe et auteur d’ouvrages sur le football, Bernard Lions a quitté le rectangle vert pour « Le Dernier Verre », son premier roman.

Un détour par le bistro Les Copains d’abord où se retrouvent un quatuor d’amis. Paul, Thierry, Marco et Sébastien ont leurs secrets et leurs espoirs personnels, loin d’un comptoir où l’on rit, où l’on boit, où l’on se parle sans se confier… La mécanique du livre repose sur des allers-retours entre la vie des personnages et le bar. “Au début, tout va bien, l’histoire est installée… Mais ça va partir en vrille !”, annonce Bernard Lions.

L’auteur nous plonge dans la vie de ces quatre amis, des existences tantôt joyeuses, tantôt tragiques, pour mieux revenir au phare de leur amitié qu’est le bar tenu par Gégé. Les événements de la vie de chacun mettront ce quatuor à l’épreuve de leurs vérités et de leurs amitiés.

Un tour d’horizon de problématiques de société on ne peut plus actuelles. Et pourtant… l’intrigue de ce roman a été imaginée il y a une vingtaine d’années.

« Je pourrais dire que j’avais besoin de sortir de ma zone de confort, après dix livres consacrés au football… Mais la vérité est que cela fait vingt ans que je m’attaque à cette histoire, confirme Bernard Lions. Avec en toile de fond l’errance d’une jeune génération désenchantée.

“Ce n’est pas du tout autobiographique, mais je suis quand même inspiré par ce que j’ai vu, des gars bloqués au comptoir, des grands sentimentaux au cœur brisé.”

Bernard Lions (vide)

Il y a vingt ans, Bernard Lions était journaliste. Pas un romancier. Et les éditeurs lui conseillent de se faire un nom comme auteur sur un sujet où il était attendu : le football. « Ce projet était plus personnel. Alors j’ai attendu. J’ai traversé d’autres étapes avant de me lancer.

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Il y a vingt ans, il combinait les problématiques de l’époque pour raconter son histoire. Depuis, il a retravaillé son roman, l’a affiné. Mais les problèmes initiaux sont toujours là et n’ont pas pris une ride. « Cela a un côté effrayant. L’intrigue imaginée il y a vingt ans est totalement actuelle, reconnaît Bernard Lions. Comme si notre monde s’était figé sur ces sujets de la problématique migratoire, du communautarisme, du lien de sociabilité qu’une personne peut avoir, du fait de pouvoir tout perdre, de disparaître aux yeux des autres en un rien de temps comme le personnage de mon livre Mouflon ou comme le montre « Une époque merveilleuse », le film de Gérard Jugnot.

Un jour / Un livre, « Derrière la porte verte » de Bernard Lions

Avec un bar sous l’enseigne « Les amis d’abord », la mélodie de la chanson de Brassens accompagne inévitablement, au fond de votre esprit, la lecture de ce livre. Pas seulement fredonner la musique. Mais aussi en transposant les paroles (de la chanson) qui ne sont jamais loin de l’histoire (du roman).

De l’ambiance du bistro : « Son capitaine et ses matelots, n’étaient pas des enfants de salopards, mais des amis du port franc ». De ce quatuor d’amis qui défient le temps qui passe et les trajectoires individuelles : « Ce n’étaient pas des amis de luxe, ce n’étaient pas des anges non plus ». Des tragédies qui donnent le sens de la vie et le rythme du livre : « Quand l’un d’eux manquait à bord, c’était parce qu’il était mort ».

Le dernier verre, Bernard Lions, Éditions En exergue, 320 pages, 20,90 €.

Bernard Lions est allé loin des terrains de sport pour livrer ce premier roman… Enfin, pas si loin. Car en évoquant les maux de notre société (dépression, islamisme, extrémisme…) à travers sa galerie de portraits, il nous emmène aussi un instant dans le monde des ultras, ces supporters de football qui, pour certains, pensent davantage aux « combats ». que dans le football.

« Cela reste une fiction. Mais le côté identitaire, la violence assumée, ça fait partie de la réalité du monde des ultras”, évoque Bernard Lions qui a jonglé ces dernières semaines entre la sortie de son premier roman, le retour en Ligue 1 et la vente de l’AS Saint. -Etienne, un club qu’il suit depuis des années pour son travail, et la préparation de l’Euro de football, où, pour L’équipedans les prochains jours, il couvrira le parcours des équipes néerlandaise et croate.

Amour du maillot des Lions de Bernard

Avant le début de l’Euro 2024, il a pu découvrir l’accueil reçu par son premier roman. Peut-être autour d’un verre. Qui appelle les autres. Une fois le point final posé sur cette histoire, Bernard Lions adresse, dans une dernière page, ses remerciements « à tous ceux que j’ai rencontrés, fréquentés et aimés, adossé à un comptoir ».

Nous souhaitons donc nous asseoir avec l’auteur pour lui faire une autre visite. On imagine le journaliste, à l’allure communicative, entouré de ses amis. Une sorte de Lions club où l’on parlait de nos vies, de celles de Paul, Thierry, Marco et Sébastien que chacun de nous a rencontré dans un bistrot ou dans une bande. Car si ce roman n’épargne pas les relations entre amis, au final, on reste persuadé que « les amis d’abord ».

Bernard Lions est journaliste à la rubrique football du quotidien sportif L’équipe et en soirée émission L’Équipe sur la chaîne L’Équipe.
Il collabore avec Gervais Martel au livre Y a rien qui va mal (Éditions En exergue).
Il est l’auteur de Behind the Green Door (Solar éditions) ; La légende des Verts par ceux qui l’ont écrite (Éditions Hugo sport) ; 1 000 maillots de football (éditions La Martinière) ; Bruits de vestiaire (Hugo sport) ; Coupe du Monde Inside (Tana éditions). Il a participé à la biographie de Jean-François Larios, J’ai joué avec le feu (éditions Solar).

Gilles Lalloz

 
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