Thrillers spéciaux/2. Avec « The City Under the Ashes », Don Winslow livre sa dernière cartouche

Thrillers spéciaux/2. Avec « The City Under the Ashes », Don Winslow livre sa dernière cartouche
Thrillers spéciaux/2. Avec « The City Under the Ashes », Don Winslow livre sa dernière cartouche

Note : 4/5

C’est décidé, annoncé, promis ! Ce roman de Don Winslow sera son dernier, vraiment son dernier. Avec 25 opus à son actif, dont plusieurs adaptés au cinéma et une impressionnante série de succès internationaux, celui qui a jadis fréquenté de près les milieux policiers et judiciaires américains et qui vient de passer le cap des 70 ans, estime qu’il est temps pour avancer, pour profiter de la vie ailleurs qu’à votre table de travail. Il est également possible qu’il consacre son temps libre à faire campagne contre Donald Trump.

Ses fidèles lecteurs ont toutes les raisons de désapprouver vigoureusement sa décision. Même s’ils en comprennent les mérites. Parce que c’est un style très personnel, une précision et une énergie d’écriture sans précédent que Don Winslow a apporté à la littérature policière. Ce qui en fait sans doute un auteur incomparable. Ce sont évidemment les caractéristiques que l’on retrouve dans « La Ville sous les cendres ». Un puriste pourra cependant déceler un léger essoufflement narratif. C’est probablement dû au fait que nous sommes ici, à tous égards, à la fin du cycle.

Une dernière plongée à Las Vegas avec Danny Ryan

Nous voici en effet à Las Vegas, à la fin des années 90. On y retrouve Danny Ryan qui a déjà un riche passé, notamment en tant que soldat dans la mafia irlandaise, et à son actif, nombre de bonnes et de mauvaises actions. Mais le temps a passé. Le gars a gagné en stature. Il acquiert de l’habileté et même une certaine sagesse, sans avoir vraiment pansé ses blessures amoureuses. Il n’en reste pas moins un exploitant prospère de casinos et d’hôtels de luxe. Sauf que pour ces gens-là, rien n’est jamais simple. Même s’il fait preuve de loyauté, y compris envers ses concurrents, même si son ambition repose sur une imagination et un savoir-faire dignes d’éloges, Danny Ryan ne peut échapper aux retours en arrière d’anciennes rivalités aux méthodes des plus violentes.

Ainsi, comme à son habitude, Don Winslow fait un travail formidable en nous glissant dans le sillage des protagonistes, pour nous faire comprendre et partager leur détermination et leurs doutes, en appliquant un sens de la description et un art consommé du rebondissement, qui font de lui un maître du genre, de son genre, pourrait-on dire.

Lire Don Winslow, c’est plonger avec lui dans un univers violent et bruyant, où tout s’effondre un jour, par la bêtise et l’obstination des hommes, avant de se reconstruire, autrement. Finalement, Danny Ryan décide de décoller. Lui aussi.

Certes, une fois terminé « La Ville sous les cendres », dernier épisode d’un deuxième triptyque, on pourra toujours relire les romans précédents de Don Winslow. Cependant, il ne peut pas imaginer qu’on lui pardonne de nous abandonner ainsi, car on voit ce qu’il aurait pu nous raconter d’autre sur les frasques de Danny Ryan et de quelques autres de ses personnages forts.

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« La ville sous les cendres ». Un roman de Don Winslow. Traduit de l’américain par Jean Esch. Harper Collins éditeur noir. 22,90 €.

 
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