le nouveau roman biographique de la Vittelloise Frédérique Volot

le nouveau roman biographique de la Vittelloise Frédérique Volot
le nouveau roman biographique de la Vittelloise Frédérique Volot

2 juin 2024 par Valentine Mallet

Frédérique Volot est l’auteur de nombreux romans sur la Lorraine

©GL

L’écriture est une véritable passion. L’histoire aussi. Et Frédérique Volot l’a bien compris. A travers son nouveau roman, elle nous livre une histoire de famille pendant la Seconde Guerre mondiale, qui aurait pu être oubliée. Mais sa curiosité lui a permis de découvrir cette partie plutôt secrète de sa famille. Entretien avec ce Vosgien dont l’écriture n’est plus à prouver.

Frédérique Volot, qui es-tu ?

« C’est une grande question… C’est toujours difficile de parler de soi. Je suis originaire de Vittel, et née il y a quelques temps… J’ai commencé à écrire en 2006 en publiant un livre pour enfants. Ça m’a plu, j’ai continué avec un tout autre registre : « Les grandes affaires criminelles de Meurthe-et-Moselle », puis « Les Mystères de Meurthe-et-Moselle ». A l’époque, j’habitais là. Je me suis essayé au roman en 2011, avec « Le Rucher du Père Voirnot ». C’est un prêtre qui a réellement existé, mais complètement oublié. Je voulais lui rendre hommage, étant passionné d’apiculture.

J’écrivais un livre par an, aux éditions « - de la Cité » jusqu’en 2016. Pendant deux ans, j’ai fait autre chose. En 2018, j’ai publié « Amour de Chat ». Je suis une grande fan des animaux, en particulier des chats. J’en ai 14 ! Je voulais aussi lui rendre hommage, avec des histoires sur les chats. Ensuite, j’ai sorti « Les Tueuses en Serial » aux éditions Opportun. Et depuis, je suis revenu au roman. Les Larmes Secrètes étaient déjà là.

Pour parler de moi, je n’ai pas à la base le profil d’un romancier. J’ai une formation en droit, mais j’ai toujours été pleine d’imagination. Même enfant, j’aimais beaucoup imaginer des histoires… Alors à un moment, j’ai décidé de me réconcilier avec moi-même. Alors, j’ai commencé à écrire. Jusqu’à présent, j’étais correcteur d’épreuves, mais je me consacre désormais uniquement à l’écriture de livres.

Je suis proche d’Epinal et je suis toujours resté fidèle à la Lorraine. C’est vert et j’aime la nature. C’est quelque chose dont j’ai besoin, d’être en contact avec cela. Cela m’inspire. Et je retrouve tout cela dans les Vosges. Je me sens vraiment chez moi là-bas et ça fait du bien. Je suis toujours heureux quand je reviens d’un voyage de revenir.

Écrire ce livre est un projet qui n’est pas nouveau, alors…

Oui, c’est un projet de longue date. En 2016, lorsque j’écrivais « Toutes ses choses à vous raconter », l’histoire s’inspirait de la vie de mes grands-parents maternels. J’ai donc eu envie de faire la même chose du côté de mon père, et je me suis posé beaucoup de questions sur le passé de ma famille. Et puis j’ai réalisé que je ne savais rien. J’ai demandé à mon père de me parler de lui, de son enfance. Il hésitait à revenir sur les traces du passé, à 80 ans. Mais il a pris le temps de m’écrire des cahiers sur lui et sa vie d’enfant. J’ai alors pu écrire, . « Secret Tears » s’est inspiré de son histoire, et j’ai ensuite pu m’y plonger.

Ce roman est-il une belle dédicace à votre famille ?

Oh oui ! J’en avais besoin. C’est une façon d’explorer ma propre histoire. D’ailleurs, c’est généralement toujours le point fort de mes livres : les personnages de fiction peuvent être associés à une famille. Une grande partie de ce que le livre a réellement dévoilé s’est réellement produit, je pense en particulier à l’exode qu’a vécu ma famille. Toutes les anecdotes sont vraies par exemple ! En tant que passionné d’histoire, cela me permet de réaliser que le présent est le passé qui revient. J’ai bouclé la boucle en racontant cette histoire.

De quoi parle le livre?

Cela a commencé en 1919 en Russie. Pour quoi ? Parce que je suis passionné par la culture russe, et donc par son histoire, sa musique… J’ai alors voulu situer mon histoire lors de la Révolution russe. Beaucoup sont partis pour éviter les bolcheviks et sont venus en France. Dont deux familles à Paris, vivant dans des quartiers dits « russes », travaillant dans des usines. De nombreux Russes se sont engagés auprès de la France.

Comme d’autres, ils ont connu la montée du fascisme. Et de l’autre côté, il y a Émile et Léontine, des enfants vosgiens, qui partent à Monthureux-sur-Saône pour une nouvelle affaire, l’Hôtel de la Gare en 1933. Ils ont deux enfants, Renée et Jeannot. Renée épouse un Fernand, qui devient policier à Paris. C’était en 1938, juste avant la Seconde Guerre mondiale.

Cette guerre va bouleverser les deux familles, qui vont vivre les événements dans leur cœur. Les conflits amènent des destins croisés, et ils se retrouvent à partager des moments à cause de la guerre. Ils vivront des aventures plus ou moins tragiques pendant l’Occupation. On se pose alors la question : qu’avons-nous fait pendant l’Occupation ? Et qu’aurions-nous fait ?

De nombreux éléments entrent en jeu. Et il ne faut pas porter de jugement, toujours comprendre le pourquoi et le comment. Regarde.

Est-ce que cela vous a pris beaucoup de temps pour écrire ?

Cela dure souvent un an. Pour faire mes recherches, je voulais que tout soit vrai. Je me lance, et je me laisse guider par mes personnages. Certains ne sont pas prévus, et arrivent. Tout en respectant l’histoire.

Ce livre a été difficile à écrire au début. Avec les cahiers, je me demandais comment je pourrais en faire un roman. Mais finalement, après les avoir miennes, les choses se sont améliorées. J’essaie quand même de prendre du recul. Au début, j’en suis proche, puis je m’en détache. C’est aussi une façon de voyager à travers une période historique, de manière moins difficile. L’histoire est si importante et je veux la rendre accessible à tous.

Je suis heureuse d’avoir pu écrire avec mon père, je le remercie profondément. Je sais que ce n’était pas facile pour lui. C’est un beau geste de sa part et je suis fier de lui avoir offert le livre en personne. Il trône sur sa table de chevet ! C’est son histoire, partagée par de nombreuses personnes qui ont vécu la guerre dans les Vosges, notamment dans le Sud.

Secret Tears, pourquoi ce titre ?

C’est ce que l’on retient, des épreuves traversées, qui laisse des traces des moments durs, difficiles de souffrance. Ce sont des périodes, comme la guerre, qu’on garde pour ça. Ils viennent de l’âme, nous les gardons pour nous. Face à nous-mêmes, que nous n’avons pas partagés.

Pensez-vous que l’avenir du livre sera numérique ?

C’est déjà le cas ! Internet est exceptionnel. C’est incroyable. Je connais ma vie sans téléphone, maintenant je me demande comment on fait. Les évolutions sont bonnes quand on fixe des limites, pour ne pas être dépendant. Mais pour le livre, je reste assez confiant : on nous avait déjà dit il y a quelques années qu’il y aurait davantage de livres. Le livre papier tient bien, et reste agréable.

Le livre électronique va évoluer. J’espère que le journal aura un bel avenir, beaucoup apprécient le contact. Nous avons un rapport différent avec un livre papier qu’avec un livre sur tablette. Rien n’est comparable, le toucher du papier est important. Je reste optimiste. Mais rendez-vous dans dix ans !

Y a-t-il un âge pour lire votre livre ?

Il s’adresse aux jeunes intéressés par l’histoire, à partir de 16/17 ans. Enfin, disons de 17 à 107 ans (rires !).

Avez-vous un futur projet en tête ?

Oui, c’est déjà en route ! Elle se déroule au XIXème siècle, entre Paris et Lorraine. Mais je n’en dirai pas plus…

Informations pratiques

Le livre est disponible aux Presses de la Cité.

22 euros

370pages

 
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