Par
Marine SORIEUL
Publié le
1 juin 2024 à 6h26
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Vivant à la Réunion depuis plusieurs années, André Duprey continue de retracer l’histoire de Breteuil (Eure), où il a grandi et où il revient deux fois par an.
André Duprey s’apprête à présenter deux nouveaux livres
L’historien, bien connu des Bretoliens, partage régulièrement souvenirs et photographies d’archives sur les réseaux sociaux, mais aussi à travers ses livres.
Le 8 juin prochain sera l’occasion de découvrir ses deux nouveaux ouvrages intitulés « Breteuil au cœur d’une histoire belge » et « Breteuil et son Corso Fleuri », à la Maison de - le samedi 8 juin de 10h à 12h15. pm .
La Normandie était le refuge des Belges
Breteuil, comme la Normandie, était une terre d’immigration pour les Belges. L’ancien canton de Breteuil est le canton qui a accueilli le plus de réfugiés belges dans toute la Haute-Normandie, en dehors des cantons de grandes villes comme Rouen ou Le Havre.
Dans ce livre, l’historien raconte cette histoire que les gens ont oubliée. Et pourtant, leurs descendants sont toujours présents ici, et sont tous français.
L’arrivée des Wallons après Constant Wairy
La Normandie a connu deux périodes d’immigration belge. Mais selon André Duprey, il y avait déjà à Breteuil un pionnier de l’immigration belge. C’est Garde constanteValet de chambre de Napoléon, installé en 1838, lorsque son épouse obtient la direction de La Poste.
Ensuite, les premiers Belges arrivés après lui dans la région furent des Wallons, dès la fin du XIXème siècle.e au début du 20ème sièclee siècle. C’est principalement pour travailler à la forge et au laminoir que de nombreuses personnes déposaient leurs bagages à Breteuil.
En 1891, il y avait déjà 27 Wallons, dont la plupart travaillaient à l’usine de la Madeleine. Leur nombre passe ensuite à 68 en 1896, avant de baisser légèrement à 54 en 1901, puis d’augmenter à nouveau en 1911 avec 65 individus recensés.
Durant la Première Guerre mondiale, cinq employés d’origine belge des Forges de la Madeleine combattent pour la France et meurent au champ d’honneur. Un mémorial a été érigé par les autres ouvriers en leur honneur.
…puis les Flamands
Après les Wallons, ce sont les Flamands qui arrivent à Breteuil et dans les villages de son canton. Les premiers sont arrivés à partir de 1915, c’est-à-dire pendant la Guerre.
Entre 1915 et 1936, il y a eu un afflux
Par exemple, dans le canton de Breteuil, la population belge est passée de 242 en 1921 à 381 en 1926. Cette population représentait, en 1926, 19 % de celle de Dame-Marie, 14 % de celle de Chesne, voire 17 % de celle de Chesne. celui de Cintray.
Pourquoi cette immigration ?
Plusieurs raisons ont poussé les Wallons puis les Flamands à choisir la Normandie. En 1914, face à la pression allemande, le gouvernement belge vient s’installer à Sainte-Adresse, dans la banlieue du Havre.
Certains sont venus pour l’agriculture, pour s’occuper des fermes abandonnées par leurs propriétaires partis à la guerre et dont certains ne sont jamais revenus.
Mais aussi, les Belges sont des spécialistes du lin, et aujourd’hui, la Normandie est la première région productrice de lin au monde. La culture et l’économie de l’or bleu ont été à l’origine de l’immigration flamande en Normandie à partir du XIXe siècle.
Dans son livre, André Duprey recueille des témoignages de descendants belges, et partage quelques photos d’archives de ces familles vivant dans le sud de l’Eure.
Le célèbre Corso Fleuri de Breteuil, un événement grandiose
Le deuxième ouvrage rappellera de bons souvenirs aux Bretoliens, et fera découvrir à ceux qui ne l’ont jamais connu un événement qui a attiré jusqu’à 30 000 personnes à Breteuil.
Le célèbre Cour Fleuri de Breteuilqui a apporté de la couleur aux rues de la ville, a atteint son apogée entre les années 1960 et 1970.
C’était un défilé de chars pas comme les autres sur des centaines de kilomètres à la ronde, il y avait de la publicité jusque dans le métro parisien
Le livre racontera ses origines et contiendra de nombreuses photos prises lors des différentes éditions de cet événement qui a laissé des traces. «Quand on commence à parler du Corso Fleuri aux Bretoliens, ça s’enflamme tout de suite», sourit André.
La préparation des chars a rendu l’événement encore plus exceptionnel, avec plus d’une centaine d’habitants qui y travaillaient et confectionnaient des millions de « toc-tocs », des fleurs en papier crépon.
A travers ses 22 livres, André Duprey revient sur les périodes qui ont marqué Breteuil et ses habitants, et n’a pas fini de nous l’enseigner.
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