Accéder au Balord, sommet plus ou moins mythique, est l’objectif de deux jeunes randonneurs, couple d’amoureux. Ils marchent dans la montagne, s’élevant le long d’un ruisseau qu’ils veulent suivre jusqu’à la Source.
Leur parcours est ponctué d’une cascade de rencontres, comme autant d’étapes dans leur progression ou comme une succession de signes sur la nécessaire connaissance de soi, ou encore comme une série d’épreuves. La nourriture revigorante, mais au départ peu attrayante, avalée dans le vieux café du dernier village, le discours d’un néo-rural, la traversée avec un géomètre qui part faire sa course de forçat sans les saluer (et sans un regard sur la nature) , le berger qui se prend pour Dieu et leur offre un énorme fromage, les rencontres oniriques et sensuelles dans le brouillard, les braconniers qui chassent les chamois et le garde-chasse qui les poursuit…
Hommage à la nature et harmonie paisible
Un voyage qui donne au lecteur la sensation permanente qu’une autre présence accompagne les protagonistes : une menace ? ou tout au moins une question, le sentiment d’aller vers quelque chose d’inconnu, de mystérieux. On y retrouve, comme dans toute histoire à succès, la représentation, comme en miniature, des mythes universels qui imprègnent les légendes religieuses et les récits mythologiques.
Se dessine également l’hommage à la nature, une fusion panthéiste avec l’univers peuplé de toutes les créatures qui le composent, et que montre clairement le kaléidoscope de sensations variées ressenties par les deux protagonistes : comme une harmonie non perturbée avec le monde qui les entoure. Le style de l’auteur colle bien au sujet, captivant par ses descriptions précises, comme celles d’un naturaliste. Le résultat est une belle alchimie qui transmet le plaisir de lire.
