Les inondations dans la nuit du 9 au 10 octobre dans les Yvelines ont entièrement englouti le rez-de-chaussée de la maison des écrivains Elsa Triolet et Louis Aragon. L’heure est maintenant aux réparations.
Un appel à l’aide pour sauver le patrimoine touché par les intempéries. La maison des écrivains Elsa Triolet et Louis Aragon a été durement touchée par des inondations dans la nuit du 9 au 10 octobre à Saint-Arnoult-en-Yvelines.
Situé à proximité du cours d’eau de la Rémarde, le mythique moulin de Villeneuve a subi de nombreux dégâts : des centaines de livres ont pris l’eau, tout comme de nombreux meubles en bois qui risquent de pourrir.
« Il y a encore de l’eau par terre », montre Caroline Bruant, directrice adjointe de la maison Elsa Triolet-Aragon. “Tout le mur est mouillé et complètement effondré.”
Le bâtiment des auteurs célèbres est désormais temporairement fermé au public, le temps de sauver ce qui peut l’être. Depuis deux semaines, déshumidificateurs et vadrouilles sont utilisés.
Quelques livres « vraiment très abîmés »
Le nettoyage se concentre sur la partie basse du moulin : toutes les pièces du rez-de-chaussée de la maison ont été touchées lors des inondations. Plus d’un mètre d’eau a envahi les lieux. Certains objets devront être retirés pour éviter qu’ils ne pourrissent et n’affectent le reste de la maison.
Sur les 35 000 livres exposés dans l’ancienne maison des deux auteurs, une centaine a pris l’eau. Les équipes ont dû en déplacer plus de 2 000, ainsi que plusieurs meubles et objets d’art.
Dommages importants pour la maison-musée, qui garde cette collection de livres comme des trésors.
« On retrouvera la Source d’inspiration du couple d’écrivains, mais aussi toutes les œuvres des amis : Picasso, Fernand Léger, Boris Taslitzky… »
Les livres noyés, notamment ceux qui se trouvaient dans le bureau d’Aragon et dans le grand salon, ont été retirés de la bibliothèque et sont désormais étroitement surveillés pour tenter de les sauver. « On ne veut rien perdre, alors on les met en position séchage, avec du buvard toutes les dix pages. »
Sur le sol de la pièce, des dizaines de livres sont posés, en partie ouverts, de sorte que l’eau s’évapore des pages et des couvertures. “Il y en a qui ont déjà pu sécher donc on a pu réduire le nombre de buvards, mais il y en a d’autres qui sont vraiment très abîmés.”
Une cagnotte en ligne ouverte
La salle d’exposition, mais aussi la salle administrative, étaient immergées lors des intempéries. «Ça a submergé le bureau», assure le directeur adjoint. Aujourd’hui, il ne reste que de la boue et des centaines de dossiers mouillés.
Si les dégâts sont considérables, la perte financière l’est également pour ce lieu dont une partie est inscrite à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques. « L’absence de visiteurs en raison de la fermeture à laquelle nous sommes temporairement contraints confronte notre association à un lourd défi », confie l’équipe de la Maison Elsa Triolet-Aragon. Habituellement, le lieu accueille chaque année 20 000 personnes, dont 10 000 scolaires.
Outre le soutien de l’État et des assureurs, le musée lance donc un appel à la solidarité. Une collecte de fonds en ligne a été ouverte pour faire un don afin d’aider aux rénovations. « Les gens nous ont aussi demandé si nous allions créer une cagnotte, explique Caroline Bruant. Une centaine de personnes ont déjà contribué.
Il est également toujours possible de réaliser des achats sur la boutique en ligne de la maison-musée. « Chaque achat contribue directement au fonctionnement de l’association », précise-t-elle.
Caroline Bruant estime que l’ensemble des travaux coûtera entre 150 000 et 200 000 euros. La réouverture de la maison Elsa Triolet-Aragon est prévue début février.
Julie Benmoussa, avec Juliette Moreau Alvarez
