pourquoi l’amitié entre femmes doit devenir un « idéal de vie »

pourquoi l’amitié entre femmes doit devenir un « idéal de vie »
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Et si nous imaginions un monde dans lequel les amitiés entre femmes seraient autant valorisées que les couples romantiques ? Un monde dans lequel les copines peuvent contracter un emprunt, acheter une maison, élever des enfants, être présentées aux parents de l’autre avec la même chaleur qu’un amant ? Les écrits de Johanna Cincinatis sont issus de ce monde onirique.

L’amitié entre femmes comme idéal, comme utopie ?

L’auteure, journaliste féministe et dessinatrice, a écrit un essai remarquable pour les éditions Stock : « Elles vivaient heureuses : l’amitié entre femmes comme idéal de vie ». Un ouvrage dans lequel elle se confie sur l’importance qu’elle accorde à ses amitiés féminines. A ces femmes qui savent presque tout d’elle. Ces amis d’enfance que l’on garde même si l’on s’éloigne au fil du temps. Ceux qui nous ressemblent et avec qui on se sent compris. Ces amis confidents qui nous soutiennent, écoutent, réconfortent.

« C’est comme si nous parlions la même langue. Parfois, cela se passe sans paroles», raconte la jeune femme.

mimagephotos/Adobe Stock

Ce qui nous a plu, c’est l’optimisme affiché dans ce livre. Comment permettre aux femmes de célébrer ces amitiés ? Leur donner la place qui leur revient dans la vie ? Comme dans cet exemple qu’elle cite, « le mariage de Boston », ces femmes qui vivaient ensemble sur un campus il y a 200 ans. Ceux qui élevaient des enfants ensemble avaient des projets communs. Ou, comme ce qu’elle appelle, les « queer platoniques » : ces amitiés vécues au sein de la communauté LGBT+. Nous vivons ensemble, nous partageons la parentalité sans les obligations traditionnelles du couple, sans même la sexualité.

Obstacles à l’expression de l’amitié entre femmes

Éditions de stock

Ce que Johanna Cincinatis cherche à montrer, c’est que cet idéal est aujourd’hui entravé et empêché. D’abord à travers notre imagination. “Les relations entre les femmes sont compliquées.” Ils sont souvent présentés comme des rivaux, on parle de backlash. Puis à travers les représentations. « Le cinéma montre des amitiés masculines qui se déroulent à l’extérieur, qui débouchent sur des aventures. Les amitiés féminines sont montrées à l’intérieur, autour d’un café. Par le poids du couple aussi.

« Les amitiés entre femmes sont des chambres de décompression. On vient décortiquer les sentiments des hommes, pour tenter de faire bouger les choses. Nous sommes seuls à faire ce travail émotionnel. Par la société, enfin. Parce que les amitiés ne « rapportent rien », ne peuvent pas être monétisées. Ils sont également consommés, presque comme un bien. La rapidité du capitalisme pousserait les femmes à faire la part des choses dans leur progression dans la vie de couple et de famille.

Johanna Cincinatis invite ainsi les lecteurs à avoir une vision claire de l’amitié, de ce qu’elle apporte et de ce qu’elle apporterait si on lui donnait la place qu’elle mérite. Une belle ode à l’amitié, qui propose des modèles de vie alternatifs.

 
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