Avec « La taille de nos seins », Agnès Jaoui se livre sur son intimité parfois glaçante.

Critique Agnès Jaoui a l’habitude d’écrire et de se montrer, mais la scénariste, réalisatrice, comédienne et parfois chanteuse signe ici la plus intime de ses œuvres. ★★★★☆

Par expérience, Agnès Jaoui peut l’affirmer, quitte à vous glacer : « Je n’ai jamais été autant courtisée, regardée, flirtée, pelotée, harcelée, maltraitée qu’entre 10 et 13 ans. » A-t-elle écrit ce livre pour se libérer de ce ” secrète “ en tête de chapitre, celui qui est révélé page 37 ? Peut-être était-il moins difficile de le lâcher parmi d’autres souvenirs, les bons et les moins bons, et de pointer la plume sur le bourreau, parmi d’autres personnages de l’enfance : les parents imparfaits, la mesquinerie de la cour d’école, ces complexes qui pèsent aussi lourd que des seins qui ont grossi trop tôt.

Agnès Jaoui, scénariste, réalisatrice, comédienne et parfois chanteuse, a l’habitude d’écrire et de se montrer. Pourtant, ce livre, « La taille de nos seins », censé raconter l’histoire d’un trio d’amis d’enfance (joliment illustré par l’une d’elles, Cécile Partouche), est sans doute le plus intime de tout cet ouvrage qui lui a valu une César d’honneur cette année. L’histoire est dominée par la noirceur d’une jeune fille à peine adolescente, définie…