De « Blackwater » à « Katie », des livres aux couvertures hypnotisantes : Actualités

De « Blackwater » à « Katie », des livres aux couvertures hypnotisantes : Actualités
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Avec leurs allures de grimoires de poche, lumineuses et en relief, les couvertures emblématiques de la saga littéraire à succès « Blackwater » contiennent l’œuvre magistrale d’une maison d’édition indépendante près de Bordeaux, qui symbolise un engouement pour les livres-objets.

Pour réussir la publication à titre posthume des six volumes du best-seller « Blackwater » de Michael McDowell (1950-1999), à raison d’un livre toutes les deux semaines au printemps 2022, Dominique Bordes, patron des éditions Monsieur Toussaint Louverture voulait « créer quelque chose d’unique ».

« Pour que les lecteurs achètent six fois, nous devons fournir une justification en termes de prix, de couverture et de fréquence », explique-t-il.

Ainsi pour la parution vendredi de “Katie”, autre roman de l’auteur américain – connu pour avoir écrit le scénario du film “Beetlejuice” de Tim Burton – la petite maison d’édition girondine a utilisé une recette identique : des éléments visuels et un jeu de dorure sur la couverture en relief qui la rendent immédiatement reconnaissable.

« Cela crée une identité globale, tout en différenciant. On n’a jamais vu ça pour le livre de poche», confie Marie Stonestreet, responsable du rayon livres de poche/adolescents/Science-fiction de la grande librairie bordelaise Mollat.

– « Étuis à cartes » –

Dominique Bordes cherchait d’abord un illustrateur capable de « réaliser des couvertures de livres comme des étuis à cartes à jouer, des jeux de cartes ». « Il n’y avait que Pedro (Oyarbide) qui correspondait, avec le côté doré, sophistiqué, mais aussi rock and roll, bling-bling, les tatouages ​​», précise le rédacteur en chef quadragénaire.

“Dominique m’a donné beaucoup de liberté pour interpréter +Blackwater+ et le représenter”, apprécie l’illustrateur espagnol, ravi d’avoir pu inclure “des serpents, des crânes, la mort, la peur” pour retranscrire “l’ambiance gothique” du roman.

La fabrication de la couverture, avec sa dorure noire et or, puis le gaufrage apportant du relief, est un autre défi qui prend “au moins 13 ou 14 jours” sur une machine spéciale, souligne M. Bordes. « La dorure est une encre solide, il faut de la pression et de la chaleur pour la poser sur la couverture. Il y a beaucoup de travail manuel pour équilibrer la pression.

“La machine ne fonctionnait pas à pleine capacité jusque-là, elle était amortie” grâce à la commande de l’éditeur, reconnaît Mélanie Franca, responsable fabrication, édition et communication à l’imprimerie Print System à Bègles. , près de Bordeaux.

Le texte est ensuite imprimé et injecté dans les couvertures dans une autre imprimerie de l’Eure.

– « Pur produit livre » –

Au final, « on paie presque dix fois plus la couverture », précise l’éditeur. « Nous gagnons beaucoup moins par livre, donc pour garder un prix de poche, il nous fallait un très gros volume, avec un premier tirage de 150 000 exemplaires. »

Et derrière, beaucoup de travail « marketing, presse, auprès des libraires et des lecteurs », couronné de succès puisque la saga a largement dépassé le million d’exemplaires vendus.

« Dans le domaine du livre de poche, les grands succès, hormis les rapports sur des œuvres primées ou des succès grand format, sont rares. +Blackwater+ sort de nulle part, d’autant plus qu’il s’agit d’un pur produit livre, sans lien avec une série ou un film”, note la libraire Marie Stonestreet.

Même les cartons vides pour ranger la saga s’arrachent : les 1 500 vendus en ligne par l’éditeur ont tous disparu.

“Contrairement à ce qu’on nous a dit sur la mort du livre papier, sur la dématérialisation, on assiste depuis une quinzaine d’années à un intérêt croissant pour le livre bien fait”, soulignait en décembre Cédric Biagini, fondateur des Editions L’Echappée, dans le podcast Les Voix du Livre.

“Les éditeurs indépendants, comme Monsieur Toussaint Louverture, Marchialy, Le Tripode, avaient cette envie de créer un objet livre unique pour se différencier”, a ajouté Jacques Braunstein, rédacteur en chef adjoint de Livre hebdo.

«Ces façons de faire vont forcément influencer les plus grands éditeurs», estime M. Biagini. “Quand on va aujourd’hui dans une librairie, on constate que ce soin particulier dépasse le seul domaine de l’édition indépendante et exigeante.”

 
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