Rencontre avec L.Etchart autour de son livre Tupamadre – Dijoncter.info – .

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Sur le balcon, la ville semble en harmonie, elle semble marcher toute seule, pour savoir ce qu’elle fait. Il y a beaucoup de bruits mais ils sont organisés d’une certaine manière et c’est calme. Ma mère fume. Quand elle fume, elle fume. Elle ne parle pas, je ne suis pas là. Je ne sais pas si elle réfléchit ou quoi, mais je sais que des choses se passent. Son silence est bruyant. Lorsqu’elle est au bout de sa cigarette, je me sens déjà autorisé à reprendre la parole.

Tu penses à la mort parfois maman ?

Si vous pensez à la mort du dé.

Je connais le coup sec du silence. Je sais qu’elle ne parlera plus. Ma tête va trop loin à chaque fois qu’elle dit des choses comme ça. Cela pourrait être tout ou rien. Si je lui dis ce que je pense, elle me dira que je délire, que je ressemble à une telenovela. Mais reste. SI TOI PENSÉES A MORT TOI MOURIR. Elle me taquine là. Mais ce n’est pas grave.

J’apporterai une autre bière, maman ?

Elle allume une cigarette et me fait un signe de tête.

Extrait de TupamadreL.Etchart (éd. Terrasses, 2023)

Nous sommes vraiment heureux d’avoir L.Etchart parmi nous pour parler de son magnifique livre Tupamadre, sorti l’année dernière et qui a donné une grosse claque à beaucoup d’entre nous, tant par l’écriture subversive sans orthographe ni fioriture que par son sujet, celle de la relation amoureuse d’une jeune fille avec sa mère, une ex-guérilla qui va bientôt mourir.

“ Tupamadre mêle textes narratifs, poésie et archives. Enfant des guérilleros de Tupamarx d’Uruguay. L. Etchart a grandi entouré de souvenirs de luttes, de violence, de fascisme et d’espoir. Tupamadre comme putamadre ou Tupamaros. L. Etchart raconte qui fut sa mère, à travers le prisme de sa mort suite à un cancer : de miss locale en braquages ​​contre le pouvoir fasciste, de daronne à ouvrière et épouse, celle qui a construit son monde dans les restes des espaces restés à lui. L. a appris à Montevido une langue française transmise par sa famille réfugiée politique en France dans les années 1970. Elle écrit comme elle a appris, avec violence et trahison dans la langue française impérialiste. Sa poésie n’a pas de règles, pas d’accents ni d’apostrophes. »

Pour lire une belle critique du livre c’est ici : https://diacritik.com/2023/06/15/l-etchart-n-ou-les-souvenirs-denfance-tupamadre/

Pour voir l’auteur lire un extrait : https://fb.watch/rvydVHYAhs/

 
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