La publicité pour les grands libraires à la télévision… mais au bénéfice de qui, au fait ? – .

La publicité pour les grands libraires à la télévision… mais au bénéfice de qui, au fait ? – .
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Mais qu’est-ce qui leur donne soudain envie de mettre absolument leur nez dans le monde bien réglementé du livre et de l’édition ? Double sursaut de fièvre interventionniste : le 12 avril, par la voix d’Emmanuel Macron lui-même, soudaine volonté d’ajouter une taxe sur les livres d’occasion : qui veut dire que le même objet serait taxé deux fois ? Et bientôt, la même chose pour les voitures, les poussettes, les raquettes de tennis ?

Mais aussi, une semaine plus tôt, le 6 avril, et de manière plus discrète : la publication d’un décret autorisant les éditeurs de livres à acheter des spots publicitaires pour leurs projets sur les chaînes de télévision. Sarkozy en rêvait, Dati l’a fait.

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Endroit hideux

Avec l’idée de satisfaire qui, exactement ? Certainement pas les éditeurs les moins fortunés, qui peinent déjà à joindre les deux bouts et voient le risque d’une concurrence déloyale aggravée. Mais pas non plus les maisons les plus fortes et les grands groupes d’édition, qui ont protesté ensemble contre cette idée qu’ils jugent idiote.

Mais alors qui : les libraires ? Encore perdus : ces commerçants pas comme les autres savent bien que leurs acheteurs/visiteurs les plus fidèles les voient comme des conseillers crédibles et des « tiers de confiance », et que la promotion au bazooka de la dernière romance à la mode « vue dans la mode Télé », sur TF1, M6 ou BFMTV, ne leur apporteront pas le moindre client régulier.

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Par élimination, et alors qu’un premier (affreux) spot tourne sur BFM – le déjà gros vendeur Bernard Minier va donc vendre quelques palettes supplémentaires de ses faibles L’effacé –, les seuls bénéficiaires de cette nouvelle autorisation, officiellement testée depuis 21 mois, seront les mastodontes de la vente en ligne, les librairies généralistes comme l’Espace Culturel E. Leclerc (qui jouent cependant un vrai rôle d’accès à la culture). dans de nombreux territoires périphériques), et bien sûr les chaînes de télévision et leurs régies publicitaires, pour qui un petit coup de pouce financier, en ces temps très difficiles (sic), est toujours le bienvenu…

 
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