Les éditeurs exigent l’interdiction de la publicité télévisée pour les livres, le ministère persiste

Les éditeurs exigent l’interdiction de la publicité télévisée pour les livres, le ministère persiste
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L’organisation professionnelle des éditeurs a appelé mercredi le gouvernement à interdire la publicité télévisée pour le livre, mais le ministère de la Culture a déclaré à l’AFP qu’il croyait fermement en ses bénéfices.

Prenant position sur un décret du 5 avril qui autorise cette publicité à titre expérimental pendant deux ans, le Syndicat national de l’édition (SNE) a publié un communiqué pour demander « son abrogation ».

Ce décret “inquiète les professionnels de l’édition qui craignent un affaiblissement du secteur et un appauvrissement de la création littéraire” au profit des best-sellers, pour lesquels les grands éditeurs ont les moyens de se payer des publicités, a-t-il rapporté. .

Le ministère de la Culture a ouvert une consultation publique sur cette mesure en janvier et février, dont les résultats n’ont pas été rendus publics. Ensuite, le décret a été publié au Journal officiel d’une manière qui, selon le patron du groupe Madrigall, Antoine Gallimard, a « surpris » l’ensemble du secteur.

Le SNE a indiqué s’être « déclaré défavorable » lors de cette consultation, afin de ne pas « déséquilibrer un secteur du livre valorisé pour sa grande diversité ».

“Pas d’unanimité”

Mais, selon le ministère de la Culture, l’organisation patronale n’a pas répondu dans les délais. « Ils ne pouvaient pas, parce qu’ils ne faisaient pas l’unanimité sur le sujet. Après de multiples rappels, ils nous ont envoyé un bref message, hors du temps», a expliqué à l’AFP une Source au sein de ce groupe. ministère.

« Nous ne pensons pas que les éditeurs aient été surpris. Nous les avons prévenus à la fin de la consultation que nous allions autoriser cette publicité”, a ajouté cette Source.

Le gouvernement envisage de mener l’expérience jusqu’au bout de deux ans. « L’objectif n’est pas du tout de faire des cadeaux aux chaînes de télévision, comme on l’a lu, mais d’élargir le lectorat, en faisant la promotion du livre sur d’autres chaînes. Ces chaînes de télévision comprennent bien qu’il s’agit « d’une politique publique », a souligné le ministère.

La ministre Rachida Dati a défendu sa mesure le 12 avril, estimant que les lecteurs pouvaient “franchir le seuil d’une librairie (…) pour acheter un best-seller et repartir avec trois autres livres sous le bras”.

Depuis, une seule maison d’édition a diffusé un spot télévisé : les éditions XO, sur BFMTV. Ils affirment n’avoir « jamais cessé de faire campagne » pour cette forme de publicité.

Les libraires « fermement opposés »

L’organisation des libraires, le Syndicat des Bibliothèques de France, occupe la même position que les éditeurs. « Avec l’ensemble du secteur, nous avons toujours été fermement opposés à la publicité télévisée pour le livre. Et nous l’avons réaffirmé lors de la consultation publique», a expliqué lundi à l’AFP son délégué général, Guillaume Husson.

Le ministère de la Culture a répondu vouloir apaiser ces craintes. “La mesure n’enlève rien aux librairies indépendantes, bien au contraire, puisqu’elle vise à accroître le nombre de lecteurs”, a précisé la Source.

Une fédération d’organisations représentatives des auteurs, le Conseil permanent des écrivains (CPE), et une autre organisation qui regroupe environ 400 éditeurs, la Fédération des éditions indépendantes (Fedei), ont également publié mercredi une déclaration commune contre la publicité à la télévision.

Malgré le consensus de l’industrie du livre, le ministère de la Culture se dit convaincu du bien-fondé de cette nouveauté.

« Les Français qui ne voient pas d’affiches promouvant le livre dans le métro ou dans les rues de Paris et qui ne lisent pas les médias destinés au CSP+ verront davantage de livres à la télévision. Le seul objectif de cette mesure, c’est la diversité culturelle», selon la Source interrogée par l’AFP.

 
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