Avec “Terrasses”, Laurent Gaudé livre le récit choral d’une nuit d’attentats à Paris – rts.ch – .

Avec “Terrasses”, Laurent Gaudé livre le récit choral d’une nuit d’attentats à Paris – rts.ch – .
Descriptive text here

Laurent Gaudé signe un roman polyphonique qui réinvente les gestes, restitue les regards échangés, les paroles partagées. Dans « Terrasses, ou notre long baiser tant différé », il décrit l’humanité qui s’est épanouie en pleine nuit du 13 novembre 2015 à Paris, déchirée par d’impensables attentats.

« Vendredi 13 novembre 2015, il faisait exceptionnellement doux à Paris – on rêve alors de cette soirée qui pourrait avoir un air de fête. Deux amants jouissent de l’impatience de se retrouver ; les jumeaux se préparent à fêter leur anniversaire ; une mère « vous permet de sortir sans votre fille ni votre mari pour quelques heures de musique. Partout où vous irez, les gens discuteront, riront, boiront, danseront, laisseront le temps passer. Rien n’annonce encore l’horreur imminente.

La quatrième de couverture de « Terrasses, ou notre long baiser tant attendu » ne laisse guère de doute sur le contexte du nouveau roman de Laurent Gaudé. L’attentat du Bataclan à Paris le 13 novembre 2015 et les autres attentats terroristes de la soirée ont permis à l’écrivain français de déployer une mosaïque humaine à travers les conversations, les gestes et les regards de ses personnages.

Les vivants et les morts se croisent une dernière fois

A la recherche de l’humanité avant l’horreur, Laurent Gaudé tisse sa toile sans pathos dans la volonté d’offrir un témoignage à sa manière. Pour ne pas oublier. Dans « Terrasses, ou notre long baiser si longtemps retardé », les vivants et les morts se croisent ou se réunissent pour une dernière fois. Conscient que « les récits de cette nuit-là se sont souvent et naturellement concentrés sur les victimes, sur ce qu’il y a de plus intense dans l’horreur », Laurent Gaudé a voulu y mêler d’autres récits périphériques et la voix des victimes plus indirectes.

Il explique dans l’émission Vertigo du 4 avril avoir voulu capter “tous les cercles concentriques de douleur et d’horreur de cette nuit-là, y compris ceux qui sont moins intenses (…) Je voulais parler de la personne qui est juste sur le trottoir d’en face”. , qui voit la scène et ne fait rien, qui est paralysé, qui ne sera pas blessé. On peut se dire qu’il ou elle a bien fait, mais en réalité non, il a probablement fait des cauchemars pendant des semaines et ne s’en est pas remis. Il y a aussi ces gens qui étaient dans la voiture et qui ont vu passer les tueurs. Qu’est-ce que tu ressens quand tu réalises ce dont tu es proche ?

Le flow choral de la nuit du 13 novembre 2015

En fragments extrêmement incarnés et en moins de 140 pages, le récit de Laurent Gaudé s’inscrit dans le flux choral de la nuit du 13 novembre 2015, procédant par accélérations et ralentissements, plans larges et focales rétrécies avec beaucoup de dignité. Si la vie a repris son cours, l’oubli doit rester impossible.

Commentaires recueillis par Rafael Wolf

Adaptation web : Olivier Horner

Laurent Gaudé, « Les terrasses, ou notre long baiser tant différé », Actes Sud, avril 2024.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Un escape game dans le cadre du prochain salon du livre d’Oloron
NEXT « L’art du cocktail » selon son plus grand serviteur