A Nantes (Loire-Atlantique), Bernard Barraud est fonctionnaire pendant son temps de travail et s’inspire dans ses temps libres de ceux d’Oscar Wilde ou de Schopenhauer, auteur d’aphorismes, qu’il définit comme « pensées apéritives furtives ». Et il y en a beaucoup parmi lesquels choisir : certains drôles, d’autres moins drôles, certains profonds, certains légers, certains inspirés, d’autres tirés par les cheveux comme celui-ci. “caniche au lieu de caniche”.
Bernard Barraud est passé par une maison d’édition belge, car « La Belgique est une terre d’aphorismes », justifie l’homme, souriant, joyeux, visiblement ravi de rejoindre le club littéraire, son hobby depuis ses études. Avec ses collègues écrivains, il s’engage régulièrement dans bataillesoù les pensées et les bonnes paroles coulent, juste pour le plaisir.
Des mots d’esprit actuels
Et Bernard Barraud prend aussi plaisir à écrire des poèmes, qu’il diffuse gratuitement sur le Web. « Merci Bernard » pour ces tranches de spiritueux, servies avec une touche de modernité, due à un lexique au goût du jour : « Après tout, les plantes carnivores ne sont pas végétaliennes » ; “Un jour dans leur potager, Ève et Adam ont réussi à déchiffrer le message suivant : LGBTQIA+, mais Dieu le Père, cisgenre dans son royaume, s’est mis en colère” ; ou “Grande Sœur vous surveille, Grand Frère.” Ce petit livre sans prétention s’adresse à tous ceux qui trouvent cette époque triste, en les mettant au défi de s’en moquer.
L’ombre ne se soucie pas des apparences, de Bernard Barraud, Cactus éditions indéfectibles, 83 pages, 2023, 12 €.