Madeleine d’Enthoven | Le blog de Gilles Pudlowski – .

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On ne savait pas que Jean-Paul Enthoven était obsédé par Moby Dick et sa baleine blanche. Mais quand le petit JPE revient sur son passé, dans Mascara c’est la haute figure de son père qui surgit et refait surface. Et, avec lui, ce cinéma « Vox » qu’il a construit dans sa petite ville de province algérienne, alors que couvaient la guerre civile et les débuts de l’indépendance. Et lorsqu’il décide de lancer son cinéma, c’est l’adaptation du roman de Melville qui est choisie pour être projetée en ouverture. Coïncidence : Papa Enthoven est un quasi sosie de Grégory Peck qui joue le rôle du capitaine Achab. Le vrai Grégory Peck, Jean-Paul grand, beau brun style érudit, le rencontrera à la mairie de Paris tandis que le maire de l’époque Jacques Chirac lui remettra une médaille. Il voudrait alors l’embrasser en souvenir de son père Edmond disait le Hollandais, coloré, défiant les uns mais prônant l’amour pour les autres. L’Algérie d’Enthoven ressemble à celle de Camus : elle est ensoleillée, forte, divisée, passionnante, passionnée. Nous comprenons que nous nous battrons pour elle. Sa madeleine melvillienne donne à ce spécialiste de Proust (on se souvient de son « Dictionnaire Amoureux » écrit avec son fils Raphaël) l’occasion de faire défiler lentement et précisément l’enchevêtrement des souvenirs. Il raconte, interrompt, s’interroge, à la manière de son défunt ami Jean d’Ormesson. Et ce faisant, avec son écriture élégante et corsetée, il nous livre l’un de ses textes les plus émouvants et personnels.

Si le Soleil s’en souvient, de Jean-Paul Enthoven (Grasset, 204 pages, 19 €).

 
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