Vahina Giocante livre le récit émouvant de son histoire, celle d’une fillette de 5 ans maltraitée par son père, dans Corps ouvert, qui sort le 28 mars aux éditions Robert Laffont. L’actrice de 42 ans a décidé de partager quelques bribes du long processus de reconstruction entamé peu avant son 17e anniversaire, lorsqu’elle a porté plainte contre son père, pour protéger ses jeunes sœurs.
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Le procès a eu lieu en 2000 et l’homme « a été immédiatement reconnu coupable », purgeant trois ans de prison, dont un avec sursis. On comprend sans problème qu’« il n’y a pas de plus grande épreuve que d’envoyer son père en prison quand on a 17 ans », comme l’avoue la jeune femme, en proie à des sentiments contradictoires de « honte ». ou « culpabilité ». Car c’est l’amour d’une petite fille pour son père, « ce lien unique entre un père et sa fille », qui a été piétiné.
Confusion des sentiments
C’est d’ailleurs ce paradoxe amer qu’elle explique dans les pages de Paris-Match : sa « plus grande chance » était que l’agression ne comportait pas de « violence », mais constituait aussi un terrible leurre de tendresse qui précipitait la confusion des sentiments chez l’enfant. «Je comprends que les gens aient du mal à comprendre ce paradoxe», raconte celle qui a eu le déclic lorsqu’elle a compris qu’elle n’était pas un cas isolé.
“J’ai pris conscience de la gravité de l’acte à partir du moment où il a touché ma sœur”, ajoute la femme qui avoue ne pas savoir si elle aurait “trouvé la force de porter plainte et de l’exposer” dans l’affaire. où elle aurait été « sa seule victime ». « Il est souvent difficile de se considérer comme une victime. Je pensais que ce qu’il m’avait fait n’était pas si grave. C’est un mécanisme très étrange. »
Amour et pardon
Aujourd’hui, après « toutes les thérapies possibles et imaginables », Vahina Giocante est en paix. Celle qui a eu un fils, Nino, à 20 ans, affirme même avoir « pardonné » à son père et n’a plus « aucune colère » en elle. Le livre lui est même dédié, « parce que c’était une façon de lui raconter cette histoire. Les derniers mots de mon histoire lui sont adressés, car c’est un livre sur l’amour et le pardon.
Si Vahina Giocante pense que son père « ne lira probablement pas » Corps ouvertses paroles trouveront sans aucun doute le cœur d’autres personnes qui devront surmonter « une telle explosion ».
