Une bibliothèque doit-elle nécessairement être un tiers-lieu ? C’est la question qui oppose un maire et des bibliothécaires de la médiathèque de Saint-Priest (Rhône), dans la métropole de Lyon. Une mésentente qui a entraîné des sanctions pour deux agents, à savoir mutation et blâme.
La raison officielle : ils ont dépassé le budget alloué sur le marché public. “C’est plutôt qu’ils ont voulu augmenter le seuil du marché public pour certains genres, et ont pris cette initiative sans en informer le réalisateur, car ils géraient seuls les marchés publics depuis des années”nuance un autre bibliothécaire avec Livres hebdomadaires.
« Le Maire souhaite que son projet de rénovation se poursuive avec des agents qui sont d’accord avec lui. Celui qui parlait le plus fort a été muté dans un autre département, celui qui fait tant d’animations était trop essentiel donc “seulement” a reçu un blâme”, raconte un représentant de la CGT. Le directeur a été recruté pour mener à bien le projet.
Supprimer les demi-livres
Le projet : une médiathèque qui attire les non-lecteurs par d’autres activités, notamment des animations. Selon les consultants, la bibliothèque actuelle compte trop de livres par rapport aux recommandations nationales : 90 000, pour une ville de 50 000 habitants. Il faudrait donc en supprimer la moitié. Un certain nombre travaille contre les bibliothécaires : peu de lecteurs actifs. « Parce que le prêt est illimité, donc les familles prennent une seule carte pour tous leurs membres. Mais les chiffres d’emprunt par carte sont bons ! »assure un bibliothécaire.
Un autre continue : “Ce que je retiens du diagnostic et qui me choque, c’est qu’il faut accorder moins d’importance au livre car les gens lisent de moins en moins. Pourtant, notre rôle est justement de servir d’intermédiaire pour amener le livre à ceux qui lisent moins ! “.
« Nous sommes d’accord pour élargir les usages. Mais jusqu’où ? L’un des modèles présentés par un diagnostic est une MJC ! Notre mission d’information autour des livres imprimés n’est pas reconnue comme un enjeu important », poursuit la même Source.
Contactée, la mairie de Saint-Priest n’a pas encore répondu à notre demande d’interview.