Les combattants affiliés à la nouvelle puissance islamiste en Syrie ont commis 35 exécutions sommaires au cours des trois derniers jours, la plupart contre les officiers du régime de Bashar al-Assad, a déclaré dimanche une ONG.
Les autorités créées par les rebelles islamistes qui ont évincé le président Bashar al-Assad le mois dernier ont déclaré avoir effectué de nombreuses arrestations dans la région de Homs (ouest) ces derniers jours.
L’agence syrienne officielle SANA a indiqué que les autorités avaient accusé vendredi un «groupe criminel» ayant commis des crimes contre la population «tout en se faisant passer pour des membres des services de sécurité».
Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme, «ces arrestations suivent des crimes graves et des exécutions sommaires qui ont coûté la vie de 35 personnes au cours des 72 dernières heures.» La même ONG prétend que les «membres des minorités religieuses» ont subi «l’humiliation».
La plupart des personnes exécutées sont d’anciens officiers du gouvernement de Bashar al-Assad, qui se sont présentés dans des centres créés par les nouvelles autorités, selon l’ONG basée à Londres et bénéficiant d’un réseau d’observateurs en Syrie.
«Des dizaines de membres de groupes armés locaux sous le contrôle de la nouvelle coalition islamiste sunnite au pouvoir, qui avait participé aux opérations de sécurité» dans la région de Homs, «ont été arrêtées», selon l’Observatoire.
-Selon la même source, ces groupes «ont effectué des représailles et réglé d’anciens scores avec des membres de la minorité alaouite à laquelle appartient le clan de Bashar al-Assad, profitant du chaos, de l’abondance d’armes et de leurs liens avec les nouvelles autorités.
L’ONG a mentionné «les arrestations arbitraires de masse, les attaques contre les symboles religieux, les mutilations de cadavres, le résumé et les exécutions brutales de civils» qui, selon elle, montrait «un niveau de cruauté et de violence sans précédent».
Le groupe civil pour la paix, une organisation de la société civile, a déclaré dans un communiqué qu’il y avait eu des victimes civiles dans de nombreux villages de la région de Homs pendant le changement de pouvoir. Ce groupe a dénoncé en particulier le meurtre d’hommes non armés.
Les nouvelles autorités syriennes ont demandé depuis son arrivée au pouvoir pour rassurer qu’elles respecteront les droits des minorités religieuses et ethniques du pays.
Les membres de la minorité allawite ont exprimé la peur des représailles pendant des décennies d’abus par le clan Assad.