Albacete Air Crash: Les familles des victimes et les blessés de la base aérienne de Nancy-Ochey 133 ont atterri en Espagne le dimanche 26 janvier 2025. Parmi eux, un mécanicien survivant, qui est venu avec son fils.
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Ayant quitté ce matin de Nancy-Ochey Air Base 133 (Meurthe-Et-Moselle), les familles des victimes et blessés de l’accident aérien Albacete survenu le 26 janvier 2015 ont atterri en Espagne le dimanche 26 janvier 2025 à 11 ans: 00h
Dès qu’il sort du gigantesque C 130 J, Yannick Batrel jette un coup d’œil. C’est la première fois qu’il revient, dix ans après l’accident qui a fait onze morts, dont neuf aviateurs français. Il a immédiatement reconnu le site de la tragédie qui a tué sept de ses collègues de BA 133.
Le jour de la tragédie, il était mécanicien d’armement sur Mirage 2000: «C’est toujours dans ma tête. Même 10 ans plus tard, une telle épreuve, nous ne pouvons pas oublier, cela ne peut pas passer comme ça. Nous voyons les amis qui étaient à nouveau là… J’ai bien fait, mais je pense à eux. » Il a insisté pour venir avec son fils de sept ans et demi: “Je lui ai dit, mais ici, il comprendra mieux, c’est important.”
Nous voyons les amis qui étaient là à nouveau… Je l’ai bien fait, mais je pense à eux.
Yannick Batrel, mécanicien à BA 133, survivant de l’accident
Le mécanicien de piste Franck Poirot était également sur le tarmac le jour mortel. Il s’est échappé avec des blessures aux mains et aux chevilles. Il travaille toujours à BA 133, mais a quitté le terrain pour le bureau technique: “J’ai échangé les outils pour la souris et le clavier” déclare avec une touche d’humour qui impressionne ses collègues. Il est resté un sportif accompli et récompensé malgré ses handicaps.
C’est aussi la première fois qu’il y revient: «J’ai gardé tous les souvenirs, car je n’ai pas perdu connaissance pendant tout l’accident. J’ai des images des sièges tombant sur le toit du bâtiment. Ce ne sont pas de bons souvenirs, mais nous vivons avec. C’était étrange de revoir le tarmac, il n’y a plus la grande marque de l’accident, tout a été refait.
-Les parents du commandant Gildas Tison ont également fait le voyage pour rendre hommage à leur fils décédé à l’âge de 35 ans aux commandes de son avion: «C’était il y a dix ans, mais pour nous, il semble que c’était hier. Il était notre fils aîné et il avait un petit garçon de sept ans dont nous nous sommes occupés, mais qui souffre énormément aujourd’hui » respire Josiane.
Pour son partenaire Gaël, le point culminant a été de rencontrer les familles des deux pilotes grecs qui ont provoqué l’accident: «Je voulais leur dire que nous n’avions aucun ressentiment. C’est l’avion qui a tué ses pilotes et nous rendons hommage aujourd’hui à toutes les familles, car nous avons chacun notre propre douleur pour ceux qui sont morts ».
Je voulais leur dire que nous n’avions pas de rancune.
Le père du commandant Gildas Tison aux familles des pilotes grecs
«Notre fils a tout donné à son travail, il était passionné, mais nous ne devons pas oublier les neuf victimes et les quarante blessés» conclut Josiane. La place où se trouve la stèle commémorative s’appelle désormais la place «Commandant Gildastison».
L’inspecteur général des armées de l’air et de l’espace, Manuel Alvarez, commandée par le ministère des Forces armées, a fait le voyage: «La tragédie Albacete a profondément marqué la force de l’air et de l’espace. Nous avons perdu neuf de nos frères d’armes et avons subi de nombreuses blessures, dont certaines très graves. Nous soutenons les familles endeuillées et nos camarades blessés dans leur reconstruction (…) J’admire leur courage et leur persévérance, car la plupart sont revenus à l’activité professionnelle.
La cérémonie d’hommage a commencé à 11 h 50 et s’est terminée à 14 h 15 en présence d’autorités civiles et militaires. Il a d’abord eu lieu à l’intérieur d’un grand hangar puis à l’extérieur où une couronne a été posée par les deux autorités françaises et grecques. Les familles ont également pu poser des couronnes au pied du monument construit en mémoire de leurs proches qui sont morts dans l’accident.
L’accident a provoqué onze victimes, dont neuf aviateurs français. Sept appartenaient à BA 133 de Nancy-Echey.