Trump profitera-t-il d’une lune de miel ?

Donald Trump pourra-t-il enfin connaître la douceur d’une lune de miel politique ?

Au début de son premier mandat de président, il en fut privé. La veille de son investiture, des foules immenses ont envahi les rues de nombreuses villes américaines, dont Washington, pour protester contre son entrée à la Maison Blanche.

Le jour même de sa prestation de serment, des manifestants ont exprimé leur colère à son encontre en brisant les vitrines des commerces de la capitale.

Et le premier sondage Gallup de sa présidence avait placé sa popularité en dessous de 50 %, une barre qu’il n’allait pas dépasser une seule fois durant les quatre années de son mandat, contrairement à tous ses prédécesseurs depuis le milieu du XXe siècle.e siècle.

PHOTO CARLOS BARRIA, REUTERS

Donald Trump lors d’un discours à la Maison Blanche mardi

Le deuxième mandat de Donald Trump pourrait démarrer sur une autre note. Une chose est sûre, l’intéressé estime avoir mérité cette période plus ou moins brève où les électeurs font preuve d’indulgence envers un nouveau leader.

“J’espère que notre récente élection présidentielle restera dans les mémoires comme la plus grande et la plus importante de l’histoire de notre pays”, a-t-il déclaré lundi lors de son discours d’investiture à la 47e place.e président. « Comme notre victoire l’a montré, la nation tout entière s’unit rapidement derrière notre programme. »

Évidemment, Donald Trump prend souvent ses rêves pour réalité, comme le démontre cette déclaration.

Loin d’être la plus grande victoire électorale de l’histoire américaine, celle du républicain est l’une des plus étroites de l’histoire.

Le 47e Le président a remporté le vote populaire avec une marge plus faible (1,5 %) que Joe Biden en 2020 (4,5 %) et Hillary Clinton en 2016 (2,1 %), pour ne citer que deux opposants.

Il est également faux de dire que la nation tout entière est unifiée derrière son programme. Il est vrai qu’une majorité d’électeurs (55%) sont favorables à l’expulsion de tous les immigrants illégaux présents aux Etats-Unis, selon une étude Ipsos/Le New York Times publié samedi dernier.

Il est également vrai qu’une forte majorité d’électeurs (71 %) s’oppose à la prescription d’anti-puberté – notamment utilisés par les préadolescents souhaitant changer de sexe – aux personnes de moins de 18 ans.

Idées clés impopulaires

Mais Donald Trump lui-même reste une figure impopulaire. Selon un sondage Marist/NPR/PBS News publié le 15 janvier, il n’a reçu que 44 % d’opinions favorables.

Et bon nombre de ses idées clés sont loin de gagner le soutien d’une majorité d’Américains, selon un autre sondage, celui-ci publié par le Le journal Wall Street le 17 janvier.

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Voici quelques-uns des résultats :

  • Pas moins de 57 % des Américains voient d’un mauvais oeil la promesse de Donald Trump d’accorder des grâces présidentielles aux personnes reconnues coupables dans le cadre de l’assaut du Capitole du 6 janvier 2021. Lundi, le nouveau président a gracié ou commué les peines d’environ 1 500 insurgés, dont les dirigeants des milices d’extrême droite Proud Boys et Oath Keepers.

PHOTO JOSÉ LUIS MAGANA, PRESSE ASSOCIÉE

Le fondateur d’Oath Keepers, Stewart Rhodes, reconnu coupable d’accusations liées à l’assaut du Capitole le 6 janvier 2021, a été libéré mardi d’une prison du Maryland.

  • Plus des deux tiers des Américains étaient opposés au recours à la coercition ou à la force militaire pour acquérir le Groenland, tandis que 57 % étaient opposés à l’utilisation des mêmes moyens pour permettre aux États-Unis de reprendre le contrôle du canal de Panama.
  • Les deux tiers des Américains ne voulaient rien avoir à voir avec l’idée de faire du Canada le 51ee État de leur pays, une idée maintes fois répétée par Donald Trump dans le cadre de ses menaces tarifaires.
  • Pas moins de 64 % des Américains étaient opposés à la promesse de Donald Trump de mettre fin à la citoyenneté automatique pour les enfants nés sur le sol américain de parents illégaux. Lundi, le président a signé un décret ordonnant aux agences fédérales de ne pas délivrer de documents de citoyenneté à ces enfants pendant 30 jours. Selon ses défenseurs, le droit à la terre est garanti par le 14e amendement à la Constitution et reconnu par la Cour suprême dans un arrêt datant de la fin du XIXee siècle.

Envisagez-vous un « moment Liz Truss » ?

Comment les Américains réagiront-ils à ces initiatives après l’investiture de Donald Trump ? Plusieurs facteurs pourraient influencer leur opinion, dont l’effet négatif que pourraient avoir sur les marchés boursiers les tarifs douaniers envisagés par le président républicain.

En abordant cette question au micro de Patrick Lagacé mardi matin, Jean Charest, ancien premier ministre du Québec et membre du Conseil sur les relations canado-américaines, a évoqué un scénario pour le moins audacieux.

Ajoutez à cela l’immigration. Ajoutez à cela l’énergie. [Donald Trump] a promis qu’il réduirait les coûts énergétiques de moitié au cours de la première année de son mandat. Il pourrait y avoir ce que j’appelle un « moment Liz Truss ».

Jean Charest

Il faisait référence à l’éphémère Première ministre britannique, dont les mesures économiques impopulaires l’ont forcée à quitter son poste après seulement 44 jours.

L’économie américaine «ne peut pas fonctionner sans les immigrants illégaux qui travaillent dans la construction, dans l’agriculture, dans les services», a ajouté Jean Charest. “Ça va être intéressant.” C’est loin d’être le premier problème de M. Trump. »

PHOTO JUSTIN TALLIS, ARCHIVES AGENCE -

Liz Truss, ancienne Première ministre britannique

Il va sans dire qu’un « moment Liz Truss » priverait le 47e président d’une lune de miel politique ou y mettrait un terme.

Pour le moment, l’idée d’un tel moment semble incongrue. Comme la présence de feuilles de laitue fraîches dans l’assiette de Donald Trump, carnivore invétéré.

 
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