Face au retrait climatique de Trump, les pays veulent maintenir le cap – 21/01/2025 à 09:58

Face au retrait climatique de Trump, les pays veulent maintenir le cap – 21/01/2025 à 09:58
Face au retrait climatique de Trump, les pays veulent maintenir le cap – 21/01/2025 à 09:58

Le retrait des États-Unis de l’Accord de Paris sur le changement climatique pourrait créer un espace permettant à des pays plus ambitieux de forger de nouvelles alliances, estiment les observateurs ( POOL / Graeme JENNINGS )

Coup dur pour la diplomatie climatique, la promesse de Donald Trump de retirer pour la deuxième fois les États-Unis de l’accord de Paris sur le climat met en lumière les pays qui s’y étaient jusqu’ici fermement engagés, à commencer par la Chine.

Alors que la quasi-totalité du monde entier en reste encore membre (à l’exception de quelques pays dont l’Iran, la Libye et le Yémen), l’accord adopté en 2015 à Paris survivra, estiment diplomates et experts, qui rappellent que depuis dix ans, les engagements collectifs des pays autour le monde a amélioré ses prévisions du réchauffement futur.

L’accord “est un pacte qui va au-delà des Etats-Unis”, insiste Frances Colon, du Center for American Progress, un groupe de réflexion proche des démocrates américains.

– Acteurs émergents –

Le Brésil est l’un des pays qui veulent être leaders en matière de climat : en novembre, il accueillera la plus grande conférence annuelle de négociation sur le climat de l’ONU, en Amazonie, la COP30.

Son président, Luiz Inacio Lula da Silva, bien que favorable au développement de l’exploration pétrolière, se positionne comme le porte-étendard mondial de l’environnement et, depuis son arrivée au pouvoir, la déforestation en Amazonie a diminué.

Le Brésil préside également les BRICS, le bloc des principales économies en développement dont la Chine et l’Inde, qui cherche à remodeler l’ordre mondial.

« Cette année pourrait être une année de leadership pour les pays du Sud », a déclaré Tim Sahay, codirecteur du Net Zero Industrial Policy Lab de l’Université Johns Hopkins.

L’Inde se manifeste également : son Premier ministre, Narendra Modi, vante le « leadership » de son pays en matière d’énergie solaire et éolienne.

– Chine –

La Chine s’est déclarée « inquiète » mardi de la nouvelle sortie des États-Unis de l’accord de Paris sur le climat. “Le changement climatique est un défi commun auquel est confrontée toute l’humanité, et aucun pays ne peut rester indifférent ou résoudre le problème seul”, a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Guo Jiakun.

La Chine soutiendra également fortement le multilatéralisme climatique pendant le mandat de Donald Trump, estime Li Shuo, expert de ces négociations à l’Asia Society Policy Institute.

Lors du premier retrait américain, les Chinois sont restés attachés à l’accord de Paris et n’ont pas renoncé à leurs objectifs de long terme.

La Chine produit désormais plus de la moitié des véhicules électriques mondiaux, 70 % des éoliennes et 80 % des panneaux solaires, ce qui a permis de réduire considérablement leurs coûts, y compris pour les pays vers lesquels elle exporte.

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Alors que des vents contraires entravent l’action mondiale en faveur du climat, “la performance de la Chine dans le déploiement de technologies vertes pourrait s’avérer salvatrice”, a déclaré Li Shuo à l’AFP.

Lors des COP annuelles, Pékin est un négociateur clé, qui dirige de manière informelle les négociations avec les pays riches au nom d’un bloc de pays en développement.

Mais sans les États-Unis, la Chine, premier pays émetteur de gaz à effet de serre, pourrait elle aussi être tentée de ralentir sa transition.

– Europe –

L’Union européenne a une longue tradition de leadership climatique et a réduit ses émissions de 7,5 % entre 2022 et 2023, loin devant d’autres grands pays riches. C’est également le premier donateur international dans la lutte contre le changement climatique.

Durant le premier mandat de Donald Trump, l’UE et la Chine ont lancé un dialogue climatique avec le Canada, en attendant le retour des Américains.

Un effort similaire sera nécessaire dans les temps de turbulences à venir, anticipe Alex Scott du groupe de réflexion italien sur le climat ECCO.

“L’UE et la Chine pourraient travailler ensemble pour fournir ce pilier géopolitique”, a-t-elle déclaré à l’AFP.

Mais l’UE est aux prises avec d’importantes difficultés budgétaires et des changements politiques en faveur de partis plutôt hostiles aux éoliennes ou aux véhicules électriques. Alors que Pékin est en conflit commercial avec Bruxelles au sujet de sa taxe carbone sur les importations.

– Colombie –

D’autres pays déclarent vouloir poursuivre leurs actions malgré les vents contraires.

Au Royaume-Uni, où le ministre de l’Energie Ed Miliband veut « faire un nouveau leader sur le climat », l’électricité n’a jamais été aussi décarbonée qu’en 2024.

La Barbade et le Kenya mènent une réforme financière mondiale pour aider les pays les plus pauvres.

Autre exemple : la Colombie s’est engagée à arrêter l’extraction de combustibles fossiles – sa principale source actuelle de revenus d’exportation – et a signé un traité mondial visant à éliminer progressivement le pétrole, le charbon et le gaz.

 
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