Au moins 16 personnes ont été tuées lors d’une frappe aérienne militaire dans l’État de Zamfara, au nord-ouest du Nigeria, après qu’un pilote a confondu des groupes d’autodéfense locaux avec des gangs criminels, ont déclaré dimanche des habitants à l’AFP.
Il s’agit de la deuxième frappe aérienne accidentelle meurtrière visant des civils depuis que l’armée a bombardé deux villages le jour de Noël tout en visant des jihadistes dans l’État voisin de Sokoto.
L’armée nigériane lutte contre des gangs criminels, connus localement sous le nom de bandits, qui terrorisent depuis des années les communautés du nord-ouest et du centre du Nigeria, attaquant les villages, tuant et kidnappant les habitants contre rançon et incendiant les maisons. après les avoir pillés.
Samedi soir, un avion militaire a frappé un groupe d’habitants mobilisés dans plusieurs villages voisins pour affronter des bandits armés qui avaient attaqué le village de Dangebe, dans le district de Zurmi, emportant du bétail et incendiant les maisons, ont indiqué des habitants.
“Les habitants retournaient dans leurs villages après avoir chassé les bandits qui avaient attaqué Dangebe lorsque l’avion de combat les a bombardés juste au moment où ils atteignaient le village de Tungar Kara”, a déclaré un habitant Sa’idu Ibrahim.
“Nous avons récupéré 16 corps et transporté plusieurs autres personnes grièvement blessées à l’hôpital”, a-t-il déclaré.
“Seize corps ont été retrouvés, mais le bilan pourrait s’alourdir à mesure que les recherches se poursuivent ce matin”, a déclaré Bube Namare, un autre habitant.
Interrogée par l’AFP, l’armée n’a pas immédiatement répondu.
Les autorités nigérianes “doivent mener une enquête immédiate et impartiale sur la frappe aérienne de samedi soir qui a tué au moins 20 personnes dans le village de Tungar Kara”, a déclaré dans la nuit l’ONG Amnesty International sur son compte X.
“Des dizaines de blessés se trouvent actuellement dans un état critique et n’ont pas accès aux soins médicaux”, selon l’ONG.
Ce n’est pas la première fois que l’armée nigériane fait des victimes civiles en combattant des groupes criminels ou jihadistes.
En décembre 2023, une frappe aérienne a visé par erreur un rassemblement de fidèles musulmans à Tudun Biri (État du nord-ouest de Kaduna), tuant au moins 85 personnes.
En janvier 2017, au moins 112 personnes ont été tuées lorsqu’un avion de combat a frappé un camp abritant 40 000 personnes déplacées par les violences jihadistes à Rann, près de la frontière avec le Cameroun.