Déclassé au rang de tempête tropicale, Dikeledi s’approchait dimanche matin de l’archipel de Mayotte. Les premières inondations ont été signalées sur la côte sud.
Les pluies sont tombées dimanche sur le village de Mbouini, une des rares localités à avoir été épargnée par le cyclone Chido qui a ravagé l’île il y a moins d’un mois.
A 12h14 heure locale (10h14 à Paris), la tempête tropicale se trouvait à 120 km au sud de Mayotte, a indiqué Météo-France dans son dernier point de situation. Dikeledi se déplaçait dans une direction ouest-sud-ouest à une vitesse de 30 km/h. La tempête devrait passer à plus de 100 km au sud de l’archipel.
Sur l’île, la pluie et le vent se sont intensifiés dans la matinée. « De très fortes pluies, susceptibles de provoquer des crues soudaines, des inondations et des glissements de terrain, sont attendues dans les heures à venir et une grande partie de la journée. Des rafales allant jusqu’à 80 à 90 km/h sont possibles, notamment sur la partie sud de l’île, a prévenu Météo-France.
La chaîne Mayotte-La 1ère a diffusé des images du village de Mbouini « complètement inondé et dévasté ». A Hamouro (est), les ravins étaient en crue. Des pluies « torrentielles » ont été signalées à Pamandzi, au sud de l’île de Petite-Terre.
La population de Mayotte, qui compte 320 000 habitants, est confinée depuis samedi soir à 22 heures locales avec interdiction de déplacement jusqu’à nouvel ordre, l’île étant placée en alerte cyclonique rouge depuis samedi soir.
Pendant toute la durée de l’alerte, toute circulation est interdite à l’exception des secours et des personnes habilitées.
Mais à Mamoudzou, les gens étaient dans la rue, ont constaté les journalistes des médias locaux, certains profitant de la pluie pour laver leurs véhicules.
‘avoir’
Quatre-vingts centres d’hébergement d’urgence (écoles, MJC, mosquées…), installés dans toutes les communes de l’archipel, accueillent quelque 14.500 personnes, a indiqué à l’AFP le ministère des Outre-mer. mer, précisant que pour le moment la situation était “calme”.
Certaines communes ont dû héberger plus de personnes que Chido, tout en disposant de moins de centres ouverts.
La population a été appelée à s’approvisionner en eau et en nourriture pour “résister au cyclone”, a exhorté la préfecture.
Le trafic des barges (ferries locaux) a été arrêté samedi à 19h00 locales, l’aéroport international Marcel-Henry à partir de 16h00 locales.
Après avoir atteint la côte nord-est de Madagascar samedi après-midi, le cyclone a commencé à faiblir et a été rétrogradé au stade de forte tempête tropicale, avec des rafales de vent atteignant 150 km/h en mer en rafales, selon Météo-France.
La tempête tropicale devrait à nouveau être classée comme cyclone tropical lundi. Dans les prochaines heures, Dikeledi “va continuer à s’intensifier, pouvant atteindre le stade de cyclone tropical intense en effectuant une virage vers le sud puis le sud-est en début de semaine prochaine”, selon Météo-France.
En termes d’impacts, la province d’Antsiranana à Madagascar a subi les conditions les plus intenses ces dernières heures. Mais les vents devraient progressivement diminuer, ainsi que les pluies intenses. La mer reste dangereuse sur la côte ouest.
Aux Comores, de fortes pluies sont attendues en journée, notamment sur les collines.
Au Mozambique, Dikeledi pourrait s’approcher lundi des côtes de la province de Nampula. De fortes pluies, des vents forts et des conditions de mer dangereuses avec inondations marines sont possibles.
“Très inquiet”
Quelque 645 agents de la Sécurité Civile ont été prépositionnés à des endroits stratégiques de l’archipel pour intervenir au plus vite suite à l’alerte cyclonique.
Le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, a assuré samedi à l’AFP que “rien (n’avait) été laissé au hasard” pour assurer la sécurité des Mahorais.
“Nous sommes très inquiets vu ce qui s’est passé la première fois”, a déclaré Ali Ahmed, un habitant de Mamoudzou, à un correspondant de l’AFP sur place, avant d’être confiné.
Chido a causé des dégâts colossaux, tuant au moins 39 personnes et blessant plus de 5 600 personnes, détruisant de nombreuses habitations précaires et permanentes du 101e département français.
Les cyclones se développent généralement dans l’océan Indien de novembre à mars. Cette année, les eaux de surface avoisinent les 30°C dans la zone, ce qui fournit plus d’énergie aux tempêtes, un phénomène de réchauffement climatique également observé cet automne dans l’Atlantique Nord et le Pacifique.
/ATS