Trump est-il complètement fou ou juste un peu fasciste ? – Guillaume Ancel – Ne supporte pas

Trump est-il complètement fou ou juste un peu fasciste ? – Guillaume Ancel – Ne supporte pas
Trump est-il complètement fou ou juste un peu fasciste ? – Guillaume Ancel – Ne supporte pas

Alors que Donald Trump prendra officiellement ses fonctions le 20 janvier 2025, le futur président américain multiplie les déclarations hallucinantes sur le canal de Panama, le Canada ou le Groenland, et maintenant sur les incendies qui ravagent une partie de Los Angeles, accusant même l’homosexualité des le chef des pompiers…

Est-ce sa santé mentale qui déraille ou des signes évidents de réflexions qui partent dans tous les sens, mais qui n’ont pas forcément de sens ?

Le canal de Panama appartient désormais au Panama

Concernant le canal de Panama, Donald Trump, clairement conscient de la question des droits de ce passage qui relie les océans Pacifique et Atlantique, a évoqué une solution aussi originale qu’illégale afin de limiter la charge financière du trafic (maritime) américain : s’emparer du canal de Panama.

Sujet historique qui ne devrait plus être d’actualité dans notre société où le droit est censé primer : le canal de Panama était certes propriété des États-Unis depuis son ouverture en 1914 jusqu’à sa restitution à l’État de Panama en 1999, mais la souveraineté de cet ouvrage gigantesque est reconnu depuis un quart de siècle dans l’État que traverse ce canal, Panama.

Trump est-il inspiré par le comportement de Poutine ?

Trump est-il influencé par le comportement de son homologue russe Vladimir Poutine qui impose par la force (et par la guerre) ce qu’il veut contrôler ou soumettre ? L’idée même d’évoluer vers une société où le droit céderait la place à la volonté des plus puissants est très inquiétante, et elle ressemble étrangement à la tentative de coup d’État de 2021 lorsque Trump tentait de se maintenir au pouvoir malgré le résultat. Élections présidentielles américaines.

L’affaire canadienne est bien étrange, car il n’y a pas de précédent ni de conflit de territorialité entre les États-Unis et son voisin du nord, aussi étendu en superficie mais huit fois moins peuplé. Trump dit maintenant que le Canada gagnerait à devenir le 51e État des États-Unis, sauf que personne au Canada ne l’a demandé… Quelle mouche (ou moustique) Trump a-t-il piqué pour soulever une telle question ? Là aussi, la réponse se trouve probablement dans son entourage, et cela en dit long sur les sujets qui le préoccupent.

Pour Trump, le Canada et le Groenland sont « américains »

La question du Groenland, « la terre verte » qui bénéficie d’une relative autonomie au sein du Royaume du Danemark, est également préoccupante. Avec le réchauffement climatique, l’exploitation des ressources (mines et hydrocarbures) suscite des désirs, tandis que le Danemark et la communauté groenlandaise tentent de la gérer avec raison et surtout en considérant les conséquences environnementales sur la plus grande île du recouverte d’immenses glaciers.

Le Groenland, qui compte moins de 60 000 habitants, abrite déjà une très importante installation militaire américaine, la base de Thulé (officiellement appelée Pituffik depuis 2023) qui héberge principalement des systèmes de surveillance et de détection spatiale. Le Groenland avait fait l’objet de propositions d’achat de la part des États-Unis, la première par le président Truman en 1946 pour des raisons stratégiques. Ils ont été très mal accueillis, même si le Danemark a donné toutes les possibilités aux États-Unis d’installer des bases militaires et de survoler son territoire sans restriction.

Ce qui est plus inquiétant dans la situation actuelle, c’est l’affirmation de Donald Trump selon laquelle il ne renoncerait pas à la force pour réussir ses projets. La « force » n’est pas nécessairement dans son esprit une intervention militaire (il est par nature très opposé à la guerre qu’il assimile à de « mauvaises affaires ») mais peut recourir à d’autres leviers, des mesures de rétorsion économiques. ou financière de telle sorte que le pays concerné finirait par céder.

Trump veut-il imposer toutes ses solutions ? Par tous les moyens?

Ces exemples, qui peuvent paraître assez fous dans notre société actuelle, ne doivent pas nous faire sous-estimer la dangerosité de Donald Trump et de son entourage – Elon Musk en premier lieu – qui n’ont aucun respect pour la loi puisqu’il sert leurs affaires, qu’elles soient professionnelles ou professionnelles. privé. Ils n’auront pas non plus de scrupules à avancer dans cette voie, comme le font souvent ceux qui parlent tout le temps de valeurs et de grandeur pour justifier le pire en la matière.

Pour l’Ukraine, une solution au forceps…

Les discussions de l’équipe Trump avec l’entourage de Poutine concernant la guerre en Ukraine (et avec Benjamin Netanyahu pour sa dévastation à Gaza) sont déjà bien avancées. Ces équipes mettront en scène leurs conclusions qu’elles présenteront comme un grand pas pour la paix (des affaires) et les imposeront sans se soucier des attentes des Ukrainiens pour leur avenir, ni des attentes des Européens pour leur sécurité.

Les Ukrainiens, après trois ans d’une guerre sanglante, sont de plus en plus convaincus qu’ils devront accepter (avaler ?) des concessions territoriales pour obtenir un simple cessez-le-feu de Poutine.

Dans ce contexte, nous devons être plus vigilants et réfléchis que jamais face aux manœuvres néfastes de Donald Trump et de son équipe, dont les Européens sont le cadet des soucis… Tout va désormais s’accélérer, l’agenda de Trump est déjà imposé, il il est temps de le comprendre et de l’expliquer.

Lire aussi : 5 questions sur les guerres en 2025




Pour aller plus loin,


Sondage en Ukraine décembre 2024


Au Danemark, sidération après les déclarations de Donald Trump sur le Groenlandby Anne-Françoise Hivert (Le Monde)

 
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