« Les modèles climatiques actuels sont encore trop optimistes »

« Les modèles climatiques actuels sont encore trop optimistes »
« Les modèles climatiques actuels sont encore trop optimistes »
Les craintes se confirment : l’année 2024 a été la plus chaude jamais enregistrée et la première à dépasser le seuil fixé par l’accord de Paris

Ce que les climatologues ne savent cependant pas, c’est si ce phénomène a des chances de perdurer. “C’est vraiment la question à un million de dollars ! Ce changement de nébulosité est-il dû au réchauffement climatique ? Ce qui voudrait dire que les modèles sous-estiment le réchauffement. Ou bien ce changement est-il dû à la variabilité naturelle du climat et ne sera plus d’actualité dans dix ans ? explique Xavier Fettweis. La première option, bien plus pessimiste, est malheureusement celle qu’il considère la plus probable. “Nous n’observons cette diminution de la nébulosité que depuis quatre ou cinq ans mais je soupçonne que c’est une conséquence du réchauffement climatique, ce qui laisserait penser que les modèles climatiques actuels sont trop optimistes”, déplore le scientifique. “Nous ne pouvons pas encore expliquer ce phénomène. Mais ce que nous savons, c’est que la zone la plus touchée par ce réchauffement soudain est l’océan Atlantique. Donc très proche de chez moi. C’est un sujet que les climatologues devront explorer dans les années à venir. La climatologie est une science jeune, il est donc possible que certains phénomènes soient encore sous-estimés.précise-t-il encore.

« En 2050, le climat de Liège, Namur ou Bruxelles deviendra celui de Poitiers actuellement. En 2100, ce sera le climat de Toulouse”

L’augmentation observée depuis deux ans signifie-t-elle que l’objectif fixé par l’Accord de Paris de limiter le réchauffement à +1,5°C est définitivement hors d’atteinte ? “Le rapport Copernicus n’est pas une bonne nouvelle, c’est clair. Au moment des accords de Paris, on ne pensait pas atteindre aussi rapidement le seuil des 1,5°C. Mais dépasser ce cap deux années de suite ne signifie pas que l’objectif de l’accord de Paris soit impossible à atteindre. Nous pouvons dépasser le seuil pendant une courte décennie. En revanche, si nous atteignons les 3°C dans les années à venir, cela deviendra compliqué. Nous devons donc continuer à essayer d’atteindre cet objectif.

Un climat complètement différent

« C’est important, car un monde à +1,5°C signifie une Belgique à +2,5°C et un réchauffement à +2,5°C représente le climat le plus favorable aux inondations comme en 2021. L’autre effet de ce réchauffement serait d’avoir de plus en plus chaud et des étés plus secs et des phénomènes météorologiques qui durent plusieurs semaines : qu’il s’agisse de sécheresses ou de fortes pluies avec réchauffement. Globalement 1,5°C, le climat belge serait complètement différent de celui que nous avons connu dans les années 70 ou 90. »prévient le climatologue.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Faut-il arrêter de se chauffer avec des poêles à bois en Wallonie ?
NEXT La justice new-yorkaise ne fait pas obstacle à la présidence Trump