Le journaliste indépendant Sylvain Mercier a été arrêté par l’armée israélienne, mercredi 8 janvier, vers 10h30, dans le village d’Al-Hmidaiah, en Syrie, alors qu’il se trouvait en compagnie d’un avocat de ce pays, rapporte Marianne. Le journaliste, collaborateur de l’hebdomadaire, a couvert l’avancée des troupes israéliennes déployées dans la zone tampon démilitarisée du Golan, au sud-ouest de la Syrie, en bordure de la partie de ce plateau occupée par Israël depuis 1967 et annexée en 1981.
« Sylvain a négocié l’autorisation de filmer l’arrivée des forces israéliennes dans le village. Il portait un gilet pare-balles « Presse ». Malgré cela, lorsque les soldats se sont approchés de lui, ils ont confisqué son équipement, puis l’ont battu et l’ont traité de « mercenaire ». Ils lui ont bandé les yeux et l’ont emmené de force (…) dans une voiture »» déclare le journaliste syrien Yousef Gharibi, témoin de l’arrestation, interrogé par l’hebdomadaire français.
Un porte-parole de l’armée israélienne a confirmé mercredi avoir arrêté un journaliste français. « dans la zone de séparation entre la Syrie et Israël » avant de le relâcher peu de temps après. « Il s’est trop rapproché des militaires, a été interrogé puis relâché »a déclaré le lieutenant-colonel Nadav Shoshani, lors d’un point de presse avec des journalistes étrangers. «Cette personne (…) s’est approché des soldats à plusieurs reprises »a-t-il précisé, avant d’ajouter que le journaliste n’avait pas été “emmené nulle part” et que son matériel ” ni l’un ni l’autre “.
Annonçant sa libération, M. Mercadier a décrit en détail son arrestation mercredi en début de soirée sur X. Il a indiqué avoir été « abusé pendant plus de quatre heures » avec son collaborateur, Mohammed Fayad, et ajoute que son matériel a été ” volé “ par l’armée israélienne.
-« Lorsque l’armée nous a ordonné d’arrêter de filmer, nous avons arrêté. Quand ils ont fouillé la voiture, on les a laissés faireil déclare, mais lorsqu’ils ont voulu confisquer un ordinateur portable qui se trouvait dans la voiture, Mohammed a protesté et a été immédiatement arrêté. » « J’ai moi-même commencé à protester contre ce comportement absurde et nous avons été tous deux arrêtés. »ajoute-t-il.
L’ONG Reporters sans frontières a exprimé sa ” relief “ après la libération des deux hommes, qui, selon elle, étaient « attaqué et arrêté (…) par les forces israéliennes ».