Nicolas Sarkozy, du soleil des Seychelles au banc des accusés

Nicolas Sarkozy, du soleil des Seychelles au banc des accusés
Nicolas Sarkozy, du soleil des Seychelles au banc des accusés

Nouveau procès pour Nicolas Sarkozy : l’ancien président français doit répondre à partir de lundi et pour quatre mois, aux côtés de trois anciens ministres, des accusations de financement illégal de sa campagne de 2007 par la Libye de Mouammar Kadhafi. L’ancien chef de l’Etat sera présent pour l’ouverture de son procès à 13h30 devant le tribunal judiciaire de Paris. Son entourage le dit « combatif » et « déterminé » à prouver son innocence face à ce qu’il a toujours qualifié de « fable ».

Il est accusé, alors qu’il était ministre de l’Intérieur, d’avoir conclu fin 2005 un « pacte de corruption » avec le riche dictateur libyen, afin de « soutenir financièrement » son accession à la présidence française. Jugé pour corruption, recel de détournement de fonds publics, financement illégal de campagne et association de malfaiteurs, Sarkozy encourt dix ans de prison et 375 000 euros d’amende, ainsi qu’une privation des droits civiques (donc inéligibilité) pouvant aller jusqu’à cinq ans. .

“Je suis convaincu de la culpabilité” tirée des “auditions, témoins, traçages des flux financiers, éléments d’entraide qui nous ont été fournis par 21 pays”, a déclaré lundi matin le procureur financier Jean-François Bohnert sur BFMTV/RMC. « Notre travail n’est pas un travail politique. Nous n’avons qu’une seule boussole, c’est la loi”, a-t-il ajouté. Il s’agit du cinquième procès en cinq ans de l’ancien président de droite.

Sarkozy a été condamné en première instance et en appel pour financement illégal de campagne à un an d’emprisonnement, dont six mois sous bracelet électronique, une sanction inédite pour un ancien chef de l’Etat en . Il a déposé un pourvoi devant la Cour de cassation dans cette affaire liée à des dépenses excessives lors de sa campagne présidentielle perdue en 2012. L’ex-président ne porte pas encore de bracelet électronique, cela pourrait prendre plusieurs semaines. Ce qui lui a permis de passer les vacances de Noël aux Seychelles avec son épouse Carla Bruni et leur fille Giulia.

« Il combattra la construction artificielle imaginée par le parquet. Il n’y a pas de financement libyen de la campagne», a déclaré son avocat, Me Christophe Ingrain. Sarkozy nie tout : pour lui, les accusations des Libyens ne sont que des « vengeances » expliquées par son soutien actif aux rebelles libyens au moment du Printemps arabe qui a fait tomber Kadhafi, tué en octobre 2011. L’accusation estime que le « pacte de corruption » » a été créée à l’automne 2005 à Tripoli, sous la tente de Mouammar Kadhafi, connu pour être très généreux avec ses visiteurs étrangers.

Sarkozy était alors un ministre ambitieux et très médiatisé pensant à l’élection présidentielle. Sa visite en Libye était officiellement consacrée à l’immigration clandestine. L’accusation n’a pas été en mesure d’établir le montant total exact du financement allégué. Mais après dix ans d’enquête, un « faisceau d’indices » a convaincu les juges d’instruction.

Les supposées contreparties ? Une réhabilitation internationale d’abord : Kadhafi sera accueilli en grande pompe en 2007 par Nicolas Sarkozy, président nouvellement élu, lors d’une visite controversée à Paris, la première depuis trois décennies. Mais aussi la signature d’importants contrats et un coup de main juridique pour Abdallah Senoussi, directeur des renseignements libyens condamné à la prison à vie pour son rôle dans l’attaque du DC-10 d’UTA en 1989.

 
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